C’est à pris qui croyait prendre qu’on assiste entre la France et le Mali. Après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali par Emmanuel Macron, les dirigeants maliens ont accéléré le départ de Barkhane et Takuba en allant jusqu’à réclamer leur retrait sans délai. Le Président français s’est plutôt montré menaçant.
Le retrait des forces françaises du Mali vire au vinaigre
Ce vendredi 18 février, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre porte-parole du gouvernement de transition du Mali, n’est pas allé de mainmorte au moment d’inviter la France à retirer du Mali ses troupes de l’opération Barkhane et de la force Takuba. Préalablement à cette sortie du dirigeant malien, Emmanuel Macron avait annoncé un retrait de ses troupes du Mali de façon unilatérale, sans avertir les autorités maliennes à qui il voue un immense mépris. Quelques heures seulement après la déclaration du retrait des forces françaises du Mali du Président français, le porte-parole des autorités de la transition malienne a dénoncé une « violation flagrante » des accords liant les deux pays.
« Au regard de ces manquements répétés (aux) accords de défense, le gouvernement (du Mali, ndlr) invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », a déclaré le Colonel Abdoulaye Maïga.
S’il croyait mettre dans le pétrin les autorités maliennes avec son annonce non concertée, Emmanuel Macron aura plutôt eu la surprise de se faire humilier par cette poussée rapide vers la sortie de ses soldats du Mali.
Retrait des forces françaises du Mali, Macron compte bien prendre son temps
Tout juste après la sortie des autorités de la transition qui refusent de s’agénouer devant la France, grande soit-elle, Emmanuel Macron, dans une réaction nerveuse, s’est montré menaçant en disant : « Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité ».
Ce que demande le Mali n’est pas une mise en danger des soldats français, mais plutôt à leur mise en sécurité chez eux en France où la menace sur leur intégrité physique est largement moindre.
Quand Jean-Yves Le Drian isole le Mali
Ces derniers mois, la France s’appuie sur la CEDEAO pour tenter d’isoler le Mali. Au contraire des dirigeants africains qui confirment un maintien du dialogue avec les dirigeants maliens, Jean-Yves Le Drian a affirmé sur LCI que le Mali est aujourd’hui isolé de ses partenaires de la sous-région ouest-africaine. « Aucun pays africain ne soutient le Mali », a-t-il affirmé alors que la Guinée, la Mauritanie et l’Algérie ont refusé de modifier leurs relations avec le Mali.
Les autorités maliennes estiment qu’après 9 ans de combats sans succès de l’armée française contre les terroristes, il est venu le temps pour l’armée locale de prendre ses responsabilités. Le Premier ministre malien, Choguel Maïga estime que le terrorisme a progressé partout dans le pays depuis l’arrivée des forces Serval, Barkhane et Takuba.
Le prochain retrait des forces françaises du Mali va permettre de savoir si les autorités de la transition ont vraiment les moyen de chasser de leur territoire les djihadistes trop longtemps caressés dans le cens du poil, selon eux, par les différentes forces étrangères.