Au moins vingt soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FA RDC) ont perdu la vie, mardi, dans de violents affrontements avec des rebelles du Mouvement du 23 mars (M-23) à Rutshuru, une localité située dans la province du Nord-Kivu.
RDC: La rébellion du M23 fait plusieurs morts dans les rangs des FARDC
Une nouvelle attaque attribuée au « Mouvement du 23 mars », qui se fait également appeler Armée révolutionnaire du Congo, a visé mardi une position de l’armée congolaise dans le territoire de Rutshuru, à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de la ville de Goma. Selon Radio France Internationale (RFI), le bilan fait état d’une vingtaine de soldats tués. Parmi les victimes, figure un colonel de l’armée régulière congolaise.
» L’attaque a visé une position de l’armée près du parc des Virunga, à Nyesisi. Des pertes ont également été enregistrées du côté des rebelles, mais aucune source encore moins l’armée ne précise leur nombre. Ce n’est qu’ hier que le gouverneur militaire de cette province s’est rendu dans la région pour une visite de « réconfort des troupes », informe notre source. Jeudi matin, les combats ont continué, mais les habitants confirment qu’ils ont baissé d’intensité. On serait désormais sur des affrontements sporadiques, toujours concentrés sur une demi-douzaine de localités, à environ quarante kilomètres au nord de Goma. Fait inquiétant, selon une bonne source, des familles de militaires auraient commencé à évacuer.
Un « mauvais signe », confie un habitant qui explique que des habitants ont fui les violences vers Rutshuru centre, vers Kiwanju ou encore le centre de Rugari. « Les habitants connaissent les agissements du M23 et ces violences ont réveillé des mauvais souvenirs », indique cette source qui craint que la situation ne dégénère et que les FARDC finissent par fuir. Le « Mouvement du 23 mars » est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, qui avait été défaite en 2013. Ce mouvement est accusé depuis octobre 2021, d’attaquer des positions de l’armée.
Le mouvement avait pris le contrôle de la ville de Goma, chef-lieu du Nord – Kivu en 2012 avant d’être militairement défait en 2013 par l’armée, appuyée par des Casques bleus de l’ONU. Plus d’un millier de combattants M23 s’étaient retranchés au Rwanda et en Ouganda d’où ils revendiquent le respect des Accords de Nairobi consacrant la réintégration dans la vie civile pour certains combattants et l’intégration dans l’armée pour d’autres. Le M23 accuse Kinshasa de ne pas respecter ses engagements.