Simone Gbagbo, Odette Lorougnon, Kandia Camara, Anne Ouloto et bien d’autres subissent des violences en ligne visant les femmes engagées en politique. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’OIDH (Observatoire ivoirien des droits de l’homme) comptant pour la période du 1er décembre 2021 au 15 janvier 2022.
Violences en ligne : L’OIDH présente son dernier rapport
Dans le cadre de l’exécution de la seconde phase du Projet de monitoiring de la désinformation en ligne en Côte d’Ivoire, mis en oeuvre par l’OIDH grâce à l’appui financier du National Endowment for Democraty (NED) et le soutien technique du National Democratic Institute (NDI), l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme a présenté les résultats de ses observations du 1er décembre 2021 au 15 janvier 2022.
L’OIDH révèle que sur la base d’un échantillon de 148 groupes publics ou privés, pages et profils Facebook, il n’a pas été noté de cas de désinformation lié au processus politique. Ceci s’explique probablement par l’actualité sociopolitique relativement calme durant la période d’observation.
Toutefois, Yannick Anaky, le coordonnateur du projet, fait remarquer que 85 cas de violences en ligne visant les femmes engagées en politique ont été répertoriés. Ces violences sont issues de 21 plateformes Facebook et visent particulièrement 10 femmes.
Dans son rapport, l’OIDH notifie que Kandia Camara, Simone Ehivet Gbagbo, Anne Ouloto, Odette Lorougnon, Myss Belmonde Dogo, Affoussiata Bamba Lamine, Fleur Aké Mbo sont victimes de violences en ligne. Au nombre des victimes, précise l’observatoire ivoirien, trois nouvelles femmes, font leur entrée. Il s’agit de Mariatou Koné, Jrvis Zamblé et Geneviève Bro Grébé, qui a été la femme politique la plus invectivée.
« Les données recueillies ont été caractérisées par une profusion de violences en ligne desquelles se dégagent 15 typologies. Les plus récurrentes ont été les attaques visant les facultés intellectuelles, le physique, la situation matrimoniale et les animalisations », ajoute Yannick Anaky.
L’OIDH appelle à des actions concertées en vue d’atténuer l’impact des violences en ligne Ainsi, appelle-t-il le gouvernement à sensibiliser sur la violence à l’égard des femmes en politique, à former les acteurs étatiques et le grand public aux problèmes des violences contre les femmes en politiques, à la mise en place des mécanismes pour recueillir des témoignages sur les violences visant les femmes.
Yannick Anaky exhorte également les acteurs politiques à sensibiliser et à former leurs militants et abonnés sur les bonnes pratiques démocratiques, mais aussi sur la violence à l’égard des femmes. Il n’a pas manqué de recommander aux administrateurs des plateformes ou fora de discussion d’élaborer une charte commune incluant des sanctions contre les membres de leur fora publiant des discours haineux, xénophobes ou sexistes.