Kemi Seba est annoncé au Mali dans les jours à venir pour soutenir la junte militaire aux prises avec la CEDEAO. Son séjour à Bamako intervient après son expulsion en octobre 2021 avant une manifestation au Burkina Faso.
Kemi Seba rejoint la vague nationaliste après les sanctions contre le Mali
Kemi Seba, l’activiste français controversé d’origine béninoise, apporte son soutien au gouvernement de transition du Mali. Les sanctions contre Bamako réveillent le sentiment anti-français sur les réseaux sociaux, tandis que la communauté internationale soutient la CEDEAO dont l’attitude est aussi fortement décriée.
«Il y a des périodes de l’histoire où nous n’avons pas à être dans les histoires de démocratie à l’occidentale. Ce qui compte c’est la jonction des forces entre la souveraineté africaine issue de la société civile et une volonté patriotique issue de la dynamique des militaires. Quand ces deux forces s’allient on va dans une direction d’élévation », a d’entrée de jeu soutenu Kémi Seba à l’endroit du président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo. Il s’exprimait dans une vidéo diffusée sur la toile.
Une vague nationaliste et panafricaniste que la junte militaire, qui tient les manettes au Mali, entend bien capitaliser. Elle a appelé la population à manifester vendredi 14 janvier à Bamako contre la CEDEAO.
Pour sa part, Stélio Capo Chichi, alias « Kémi Séba », l’homme qui a brûlé publiquement un billet de 5 000 francs CFA (7,60 €), appelle à une mobilisation le 22 janvier 2022 devant les ambassades du Mali situées dans différents pays d’Afrique francophones, mais aussi au sein de la diaspora pour soutenir les autorités maliennes. «Le 22 janvier, que tous ceux qui le peuvent se mobilisent en Afrique francophone face aux ambassades maliennes pour soutenir le Mali. Pour condamner ces exactions de la CEDEAO. Pour condamner ces exactions de la communauté internationale » a lancé Kemi Seba, persuadé que ces sanctions ne sont rien d’autres que des «exactions de la CEDEAO et de la communauté internationale » contre le Mali.
Selon Kemi Seban ce qui «dérange ce n’est pas le coup d’état d’Assimi Goïta encore moins le temps passé au pouvoir». Il demeure convaincu que les «autorités maliennes payent le prix de leur volonté de changer de partenaires géopolitiques. Le Mali a décidé de s’allier militairement à la Russie et de s’allier économiquement, stratégiquement et géostratégiquement à l’Iran, rappelle Kemi Seba. Ces partenaires étant les «pires adversaires de l’oligarchie occidentale» tout est fait pour punir Bamako croit savoir le leader panafricaniste.
Le militant anticolonialiste franco-béninois, fondateur et président du mouvement Urgences panafricanistes, avait été condamné à « deux mois de prison avec sursis », pour « outrage » au président Roch Kaboré, au terme d’une audience en « comparution immédiate ». Il a été interpellé samedi 21 décembre 2019 à la suite d’une conférence à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Questionné sur la réforme du franc CFA, annoncée le jour même par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron à Abidjan, Kémi Séba a qualifié de “changement cosmétique” la transition vers l’Eco. Pour lui, il s’agit d’un “semi-compromis”, qui ne peut être présenté “comme une victoire”.
En 2006, le groupuscule Tribu Ka dont il est le leader est dissout pour antisémitisme. Il reviendra avec un mouvement radical, Génération Kémi Séba, lui aussi dissout quelques années plus tard. Le militant part finalement s’installer au Sénégal. De retour en France, Kémi Séba entend se consacrer à son combat contre le franc CFA. Il appelle ses soutiens à de prochains rassemblements.