La dernière sortie de Paul Yao N’dré, denonçant l’illégalité du troisième mandat du président Alassane Ouattara, n’a assurément pas été du goût de Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre et porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Adjoumani recadre sévèrement Yao N’dré : » Quelle est cette autre mouche qui a encore piqué le tristement célèbre ex-président du Conseil Constitutionnel ? «
Le week-end dernier, Paul Yao N’dré s’est montré très critique à l’encontre du régime d’Alassane Ouattara. L’ancien président du Conseil constitutionnel a tenu le président ivoirien pour responsable des violences de la crise électorale de 2020. Pour ce proche de Laurent Gbagbo, les menaces de poursuites judiciaires brandies par le procureur Adou Richard devraient viser le camp présidentiel et non les leaders de l’opposition. Selon lui les opposants ivoiriens ont agi en aval d’une violation constitutionnel. « Ce n’est pas celui qui a accompli des actes en aval par révolte qui doit être traduit devant les tribunaux, c’est le premier qui a violé la Constitution en amont qu’il faut traduit devant les tribunaux », a déclaré le magistrat.
Cette sortie de l’ex-président du Conseil constitutionnel a suscité la grosse colère du ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du Rassembmlement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. « À entendre la récente sortie de l’ex-président du Conseil constitutionnel, l’on a l’impression que le diable est de retour. Yao Paul N’Dré a décidé de se dresser à nouveau contre le scrutin démocratique d’octobre 2020, reconnu et salué par toute la communauté internationale, comme il l’a fait en 2010 », regrette le ministre Adjoumani.
Henri Konan Bédié et ses paires de l’opposition ivoirienne, alors opposés au troisième mandat du président Alassane Ouattara, avaient lancé un mot d’ordre de désobéissance civile, occasionnant 85 morts et près de 500 blessés. Pour Adjoumani, l’ancien ministre ivoirien de la Sécurité sous Laurent Gbagbo, n’est aucunement qualifié à se prononcer sur un sujet aussi sensible que celui concernant la présidentielle d’octobre 2020. Il rappelle qu’alors président du Conseil constitutionnel ivoirien, la mauvaise appréciation faite par Yao N’Dré des résultats du second tour de la présidentielle de 2010 est à l’origine de la crise militaropolitique ivoirienne qui a occasionné plus de 3 000 morts, selon le bilan officiel.
« Quelle est cette autre mouche qui a encore piqué le tristement célèbre ex-président du Conseil constitutionnel ivoirien Yao Paul N’Dré, dont le nom est historiquement associé à la décision controversée que cette haute juridiction suprême a rendue par sa faute, au lendemain de l’élection présidentielle de 2010 ; et qui a précipité la Côte d’Ivoire dans une sanglante crise postélectorale qui a coûté la vie à plus de 3 000 personnes », fait-il remarquer. Kobenan Kouassi Adjoumani a aussi souligné qu’après un tel forfait, « l’homme possédé par Satan » qu’est Yao Paul N’Dré, n’est aucunement « qualifié pour donner encore des leçons ou prendre position dans un sujet aussi sensible sans prendre de gants ».
« Sous d’autres cieux, après pareille forfaiture, l’ancien président du Conseil constitutionnel aurait été poursuivi et condamné pour violation flagrante de son serment et pour haute trahison », a ajouté le porte-parole du RHDP. « Mais, la Côte d’Ivoire ayant à sa tête un homme profondément attaché à la paix, à la tolérance et au pardon, M. Yao Paul N’Dré peut encore respirer l’air de la liberté. Mais, peut-on pour autant accepter qu’il nargue les Ivoiriens en se comportant comme le bourreau inconscient qui s’amuse dans le sang de ses victimes ? », a cherché à savoir le ministre d’Alassane Ouattara.