Mercredi 12 janvier 2022, des députés de la commission en charge des Affaires institutionnelles de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire étaient dans les locaux du Pôle pénal économique et financier sis à Abidjan.
Côte d’Ivoire : Mme Abanet Esso Blanche plaide pour un cadre juridique
Créé en janvier 2020, le Pôle pénal économique et financier a une compétence nationale et est compétent pour juger toute affaire relative à des cas de blanchiment des capitaux, financement du terrorisme et de corruption. Selon sa responsable, Mme Abanet Esso Blanche, le pôle pénal économique et financier est un organe judiciaire très important dans le plan de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la corruption.
Pour elle, recevoir des députés venus s’imprégner des réalités de cet organe judiciaire est un honneur dans la mesure où ce sont ces députés qui vont bientôt voter les lois qui permettront au pôle de travailler et d’être efficace dans le cadre de sa mission d’assainissement de la vie publique. « Il est question de doter la Côte d’Ivoire d’un dispositif complet et efficace dans le cadre de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », a déclaré Mme Abanet Esso Blanche. La présidente du Pôle pénal économique et financier s’est réjouie, car la visite des députés a permis de parler de ce pôle qui est méconnu du grand public.
« Nous vous disons merci parce que nous savons que vous saurez porter notre voix. L’objectif, c’est de montrer à la face du monde un gage de bonne gouvernance en lui offrant un cadre juridique pour pouvoir mieux exercer (…) La gestion des avoirs criminels ou biens saisis pose problème en Côte d’Ivoire. On attend de l’Assemblée nationale qu’elle donne au Pôle le cadre juridique pour lui permettre de lutter aisément contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », a-t-elle insisté.
Conduisant la délégation des députés, Me Abdoulaye Ben Méïté a confié que l’Assemblée nationale a décidé de se positionner en une institution participative qui impose de quitter ses bureaux feutrés pour aller à la rencontre des acteurs pour mieux cerner leurs fonctionnements et préoccupations.
« Nous avons estimé qu’il fallait aller vers les acteurs pour s’imprégner de certaines réalités, mais en même temps renforcer nos capacités dans la connaissance de certaines thématiques. C’est le cas pour le Pôle pénal économique et financier. Nous estimons que, pour mieux apprécier les textes, il est bon, pour ce qui concerne la bonne gouvernance qui est devenue un critère d’évaluation des États, que nous puissions approcher les institutions pour comprendre leur fonctionnement », a-t-il expliqué. Me Abdoulaye Ben Méïté a rassuré la responsable du Pôle pénal économique et financier, de la volonté du président de la République et de son ministre de la Justice, à créer le cadre légal pour la bonne marche de cet organe judiciaire.
« La Côte d’Ivoire sera évaluée en mars prochain dans le cadre de sa gouvernance judiciaire notamment. Le président de la République projette de proposer une loi dans ce sens, il est bon que les députés soient informés pour participer au débat qui sera entamé à cet effet. Vous pouvez compter sur l’Assemblée nationale pour vous accompagner dans votre mission. Le président de la République et le ministère de la Justice sont dans de bonnes dispositions pour favoriser l’émergence de votre institution », a rassuré l’avocat et député RHDP de Kani (nord de la Côte d’Ivoire ). Rappelons que la délégation était composée de députés issus de tous les partis politiques.