L’ancien chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo réagit et rajoute une couche à la mobilisation des peuples africains et personnalités en faveur du Mali qui vient d’être lourdement sanctionné par la CEDEAO.
Laurent Gbagbo envoie un message au peuple malien
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont frappé fort, dimanche 9 janvier, contre le Mali.
Ces organisations sous-régionales ont pris des mesures fermes contre l’État malien. En réponse à l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir pendant plusieurs années, elles ont adopté une série de mesures politiques, économiques et diplomatiques visant à isoler le Mali. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle traversée par la Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Laurent Gbagbo n’a pas voulu garder le silence sur la situation que vit le Mali. “Il y en a qui regarde un chef d’Etat aux prises avec des forces étrangères et ils rient. Il faut leur dire que c’est comme ça qu’on a colonisé l’Afrique. Quand le colonisateur arrivait, il attaquait une tribu, l’autre tribu riait disant nous on est pas concernés. Mais quand on a fini avec la tribu A on passe à la tribu B. La tribu B, quand on la mate, la tribu C dit nous on n’est pas concernés, etc.”, a ironisé Gbagbo lors d’une rencontre à Abidjan ce mardi.
“Donc ce qui arrive à Gbagbo arrive potentiellement à tous les chefs d’État africains. Ils n’ont pas aidé Patrice Lumumba en 1960, mais ils ont tous subi le sort de Lumumba”, a-t-il ajouté.
Dans un communiqué rendu public le 11 janvier 2022, le parti de l’ancien fondateur du Front populaire ivoirien assure se tenir “fermement aux côtés du peuple frère du Mali à qui il exprime toute sa solidarité”, indique le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ci-dessous l’intégralité du communiqué :
Alors que Laurent Gbagbo refusait de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2010, plusieurs institutions internationales, dont l’UEMOA, s’étaient mobilisées pour isoler l’État ivoirien. Ses avoirs avaient ainsi été gelés. Ne pouvant plus accéder à ses comptes détenus par la Banque centrale régionale, Laurent Gbagbo s’était alors retrouvé dans une situation délicate pour le remboursement des dettes du pays et pour emprunter l’argent nécessaire pour ne pas être en défaut de paiement. Il avait même imaginé sortir de la zone du franc CFA en créant sa propre monnaie. Un projet qu’il a fini, toutefois, par abandonner.