Sans langue de bois, samedi dernier à Issia, face aux militants du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Stéphane Kipré, vice-président du parti de Laurent Gbagbo, a vivement critiqué l’attitude du régime, qu’il soupçonne d’être opposé à la réconciliation nationale.
Stéphane Kipré en colère contre le régime : « Ils ne veulent pas de la réconciliation »
Entre le parti au pouvoir et l’opposition, la tension monte de nouveau d’un cran. À l’origine de ce regain de tension, les mésententes autour de la question des poursuites judiciaires brandies par le procureur Richard Adou contre certains leaders de l’opposition, présumés responsables des violences de la présidentielle d’octobre 2020. « C’est quand même dommage ! », s’est désolé le samedi 8 janvier 2022, Stéphane Kipré, vice-président de la section Côte d’Ivoire du Parti des peuples africains.
Les regrets de l’ancien exilé politique sont consécutifs à la dernière sortie du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et de son porte-parole Kobenan Kouassi Adjoumani. Face à la presse, jeudi, le camp présidentiel avait ouvertement pris position en faveur du procureur d’Abidjan, battant en brèche les revendications de l’opposition, selon qui la priorité devrait être donnée au dialogue politique en vue de favoriser la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire.
« Le RHDP constate que le PDCI-RDA et le PPA-CI veulent se servir de ce dialogue politique pour s’assurer une immunité juridictionnelle et une impunité, sans toutefois reconnaître leurs forfaits », dénonçait le ministre Adjoumani, précisant que « le dialogue politique n’est à cet égard aucunement constitutif d’une occasion d’exonérer a priori des hommes politiques des actes justiciables qui leur sont opposés ».
Des propos que fustige le vice-président du PPA-CI chargé de l’implantation du parti. Stéphane Kipré a également accusé le parti du président Ouattara d’être opposé à la réconciliation nationale. « Nous demandons depuis 10 ans, l’instauration de la cohésion sociale, nous voulons la réconciliation nationale, nous réclamons que les enfants de Côte d’Ivoire se mettent ensemble. Mais je ne comprends pas pourquoi ceux d’en face ne veulent pas de la réconciliation nationale ? », s’interroge l’ancien exilé politique.
Le gendre de Laurent Gbagbo ne s’est pas montré ébranlé par les menaces de poursuites judiciaires que brandit le pouvoir par le biais du représentant du ministère public. « À chaque fois qu’on parle de dialogue, quand on parle des problèmes de la Côte d’Ivoire, on nous brandit les poursuites. Si on n’a pas eu peur à La Haye, ce n’est pas en Côte d’Ivoire on va avoir peur. Ils n’on qu ‘à laisser ça ! « , a craché Stéphane Kipré au pouvoir.