Volte face des autorités de la transition au pouvoir au Mali à quelques heures du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le calendrier électoral issu des Assises nationales de la refondation.
La Cedeao débarque au Mali, Assimi Goïta récule
Le chef de la junte malienne Assimi Goïta a soumis à la CEDEAO samedi, une nouvelle proposition de calendrier pour rendre le pouvoir aux civils, à la veille d’un sommet lourd d’enjeux de cette organisation, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Les dirigeants ouest-africains tiennent ce dimanche 9 janvier 2022 un sommet extraordinaire sur la situation malienne. Les autorités issues du putsch de 2020 demandaient initialement jusqu’à cinq ans pour rendre le pouvoir aux civils, un délai a priori inacceptable pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest.
« Une nouvelle proposition » de calendrier au président en exercice de l’organisation, le chef de l’État ghanéen Nana Akufo-Addo, a donc été transmise, a rapporté l’un des deux émissaires, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Le ministre des Affaires étrangères a rapporté que le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, en mission au Mali au cours de la semaine, avait demandé à la junte de réexaminer la proposition d’une transition pouvant s’étendre sur cinq ans à compter du 1er janvier 2022.
«C’est dans ce cadre que le président de la transition (le colonel Assimi Goïta), soucieux de maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao, nous a dépêchés auprès de son frère (le président ghanéen) avec une nouvelle proposition à soumettre à la CEDEAO », a-t-il dit à la télévision nationale. Il n’a pas précisé la nouvelle durée de la transition proposée par la junte.
Début janvier, le président ivoirien Alassane Ouattara, formellement opposé au projet de prolongation du mandat d’ Assimi Goïta, a envoyé des émissaires du pouvoir au Mali venus lui présenter les conclusions des Assises nationales de la refondation.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.