Le reggaeman ivoirien Moussa Doumbia alias Tiken Jah Fakoly a exhorté mercredi les putschistes guinéens et maliens à ne pas se hasarder à s’éterniser au pouvoir.
Tiken Jah parle aux chefs de la transition au Mali et en Guinée
« Pour moi, une transition ne doit pas dépasser 3 ans. Je demande aux militaires de la Guinée et du Mali de faire 3 ans et partir « , a déclaré la méga star ivoirienne du reggae. Il s’exprimait dans le cadre de l’émission dénommée « Les grandes gueules ». Ces conseils de l’artiste Tiken Jah Fakoly, s’adressent directement aux colonels putschistes Mamadi Doumbouya et Assimi Goïta, respectivement chef de la transition en Guinée et au Mali. Selon l’Ivoirien, une transition de 3 ans est suffisante pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel.
Il assure que les militaires « ne doivent pas rester longtemps au risque de s’embourber et de créer d’autres problèmes. « Il faut rester 3 ans, organiser les élections et partir, si vous avez bien fait les choses, le peuple vous réclamera parce que ceux qui vont venir, s’ils ne font pas bien les choses, les gens vont dire de faire appel au colonel Doumbouya « , a-t-il conseillé à nouveau avec insistance. La sortie de l’artiste Tiken Jah, faut-il le souligner, intervient alors que le flou continue de planer sur la date de la fin de la transition militaire instaurée dans ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest.
Au Mali, le Colonel Assimi Goïta penche pour une transition de 5 ans
Au Mali, les autorités militaires sont plutôt favorables à une prolongation d’une durée de 5 ans du mandat en cours du colonel Assimi Goïta, à la tête de la transition depuis seize mois. Le chronogramme proposé par le gouvernement malien au chef de l’État ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO, l’institution sous-régionale, table sur la tenue d’un référendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et une élection présidentielle au plus tard en décembre 2026.
Dès le lendemain de la proposition, une dizaine d’organisations politiques maliennes rejetait le projet de prolongation, qui « violerait » la propre charte de la transition, par «une tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse». Alassane Ouattara, le chef de l’ Etat ivoirien, a déjà opposé un refus catégorique à l’idée d’une quelconque prorogation du mandat de la junte au pouvoir. La CEDEAO devrait probablement aller dans le même sens lors du prochain sommet extraordinaire de l’institution sous régionale prévue le 9 janvier prochain à Accra.