Michel Gbagbo, député de la commune Yopougon, dans une note adressée au président Alassane Ouattara, a porté des interrogations sur les motifs pour lesquels les enfants en conflit avec la loi (« microbes ») ne sont pas envoyés à Bimbresso, comme c’est le cas pour les élèves perturbateurs présumés des cours dans les établissements d’enseignement secondaire.
Redressement des élèves présumés perturbateurs des cours à Brimbresso : Michel Gbagbo interroge Ouattara
Ci dessous la note de Michel Gbagbo adressée à Alassane Ouattara :
L’actualité scolaire, en ce mois de décembre, a été marquée par des perturbations des cours par certains élèves d’établissements d’enseignement secondaire de quelques villes de notre pays. Ces perturbations avaient un seul but, celui d’obtenir du Ministre en charge de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, des congés de Noel anticipés.
Suite à celles-ci, des troubles difficilement contrôlables par les forces de l’ordre ont fait de nombreux blessés et ont occasionné d’importants dégâts matériels. Si les fauteurs desdits troubles ont été heureusement appréhendés, ce qui a permis aux enseignants d’aller au terme des programmes du premier trimestre grâce à l’implication des autorités, leur traitement, dit « spécial pour redressement », a été marqué par leur internement au Centre civique de Bimbresso.
Excellence, Monsieur le président de la République,
Une telle situation appelle les préoccupations suivantes :
1-Qu’est-ce qui justifie le choix de Bimbresso ?
2-Quel statut juridique accorde-t-on à ces élèves pendant leur internement ?
3-Un tel internement d’élèves, dont certains sont mineurs, a-t-il reçu le consentement des parents ?
4-Ont-ils besoin de suivre une formation semblable à celle des militaires pour, dit-on, leur apprendre le respect des symboles de l’État ?
5-Avant d’avoir recours à ce ‘’traitement spécial’’ – supposé être adapté à la gravité des actes commis – a-t-on épuisé toutes les sanctions disciplinaires règlementairement prévues pour sanctionner ces agissements d’élèves ?
6-Enfin, pourquoi est-il envisagé cette correction, dit-on, proportionnée, alors que de nombreux autres enfants, appelés « enfants en conflit avec la loi », et qui commettent des atrocités inimaginables, n’ont jamais subi un tel traitement et ne sont conduits que dans les centres de rééducation spécialisés ?
Ces préoccupations, Excellence, Monsieur le président de la République, sont celles des populations qui attendent des éclairages, par le biais de cette question écrite, afin d’être situées sur le bienfondé de la présence desdits enfants dans ledit centre.
Vous en souhaitant bonne réception, veuillez agréer, Excellence Monsieur le président de la République , l’expression de ma très haute et déférente considération.
Le député de Yopougon Commune
Michel GBAGBO