Redressement civique – Koudou Michel Gbagbo s’insurge contre le sort réservé aux élèves “délogeurs” notamment celui du “Colonel Zatayi”, tous arrêtés et conduits à Bimbresso dans le cadre des violences de la période des congés anticipés.
Redressement civique du “Colonel Zatayi” à Bimbresso: « C’est une séquestration », selon Michel Gbagbo
En ce moment en Côte d’Ivoire, l’élève surnommé « colonel Zatayi », qui serait l’élève qui a commandité le grand désordre observé, lundi 13 décembre 2021, au Lycée moderne d’Arrah, est devenu la star des réseaux sociaux.
En plus du châtiment particulier qu’il subit, tous ses identifiants ont même été exposés sur la toile, au mépris de tous les textes liés à la protection des données à caractère personnel.
Révolté, Michel Gbagbo est monté au créneau pour dénoncer une « séquestration » à l’encontre de ces élèves, dont le seul crime serait d’avoir réclamer des congés anticipés pour Noël.
Le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo, par ailleurs député de la Commune de Yopougon, s’est adressé aux autorités ivoiriennes, ce dimanche 26 décembre 2021, pour condamner l’expédition punitive menée à l’encontre des dizaines d’élèves arrêtés et conduits dans un centre de redressement civique à Bimbresso, non loin d’Abidjan.
Ci-dessous, le message musclé de Michel Gbagba livré sur son compte Facebook
Je condamne les actes commis par les élèves réclamant des congés anticipés. Mais la réponse des institutions m’interpelle encore plus. Les remettre à des militaires ? Que dira-t-on demain quand les opposants au régime les y rejoindront ? Cela me donne comme un air de déjà vu. Un air de dictature qui m’interpelle. Car, personne d’entre vous ne s’interroge : quel est le statut juridique de ces jeunes ? Sont-ils dans un camp militaire ou comme on le dit dans un centre de « redressement civique » suite à une décision de justice ? Cette peine est-elle prévue par la loi? Quel tribunal l’a décidé et quand ?
Mettre des enfants à genoux en plein ensoleillement au drapeau dans leur lycée relève-t-il d’une décision de justice ? Quel est l’article de notre Code pénal qui prévoit tout cela?
Quel est l’article qui permettait à Houphouët-Boigny de kidnapper ses opposants (étudiants et enseignants notamment) et de les faire déporter dans des camps militaires, soit disant pour effectuer leur service militaire ?
Quelle est la loi qui permettait à Guéi Robert de faire enfermer dans un camp militaire des joueurs de football qui n’avaient pas marqué assez de buts, selon lui ?
Abus d’autorité, kidnapping, séquestration et non un Redressement civique
Quelle est la « décision de justice » qui, tout récemment, aurait permis à des policiers de pénétrer dans l’enceinte d’une cathédrale pour y prendre des docteurs sans emploi et en plein recueillement et de les faire enfermer à la préfecture de police ? Dans toutes ces affaires, n’a-t-on pas affaire à une négation des droits civiques ? Et si finalement l’on vivait depuis des décennies, mais notamment depuis 2011, dans un régime militaire qui ne dit pas son nom ?
Ne s’agit-il pas, pour en revenir à ces manifestations d’autorité, voire à ces abus d’autorité de kidnapping ou de séquestration afin de donner l’illusion que tout va bien, alors justement que rien ne va? Le but de ces dérapages populistes est-il de lutter contre la pauvreté ou au contraire de lutter contre les pauvres pour le bénéfice d’une minorité de nantis, d’un clan ?
Pour terminer je tiens à rappeler que ces élèves ne sont ni des élèves policiers ni des élèves militaires et que cette procédure n’est pas à ma connaissance prévue dans le système pédagogique de l’éducation nationale.
Redressement civique, un échec du système éducatif
Devant cet échec criard de notre modèle éducatif et ces actes d’impuissance commis envers des préadolescents et des adolescents, il aurait été plus républicain pour le Ministre de démissionner. Enfermer des pauvres n’a jamais hélas réduit la pauvreté. Ni reduit les injustices. Cela se saurait sinon.
Les actes aujourd’hui posés par ces élèves résultent à mon sens d’une décennie de mesures imposées, catastrophiques et sans épaisseur. C’est en vérité tout le système éducatif qui est en crise. Et qui mériterait d’être refondé de manière inclusive.
Enfin… même si ces actes institutionnels étaient réguliers, que fait-on dans ce cas du devoir de protection de l’identité de ces élèves mineurs ? Ont-ils donné, eux et leurs parents, autorisation pour une telle exposition médiatique sur les réseaux sociaux, notamment de leur identité ? Les données à caractère personnel sont-elles aussi devenues une chimère en Côte d’Ivoire, où décidément rien ne semble vraiment aller ?
Tout savoir sur Michel Ggagbo
Où se trouve le président Gbagbo après la CPI ?
Incarcéré auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, il est acquitté en 2019. Rentré en Côte d’Ivoire en 2021.
Qui est la mère de Koudou Michel député de Yopougon ?
Jacqueline Chamois, mère de Michel Gbagbo.
La plainte de Michel contre Soro Guillaume
Arrêté le 11 avril 2011 avec son père l’ex-Président Laurent Gbagbo, Michel Gbagbo son fils en détention a porté plainte, à Paris, contre Guillaume Soro pour « enlèvement, séquestration, et traitement dégradant et inhumain ». A l’époque des faits Guillaume Soro était premier ministre du Président Laurent Gbagbo avant d’être par la suite président de l’Assemblée nationale.
Qui est le vrai père de Gbagbo ?
Paul Koudou Gbagbo est le vrai père de l’ancien président ivoirien.
La seconde épouse de Gbagba Laurent
Nadiana « Nady » Bamba est la seconde épouse de Laurent Gbagbo.
Qui est le fils de Laurent Gbagbo ?
Michel Koudou Gbagbo, né le 24 septembre 1969 à Lyon, est un écrivain et universitaire ivoirien.