Une modification de la loi sur l’ homosexualité divise les députés sénégalais. Ceux de la majorité ont clairement annoncé, samedi 25 décembre 2021, leur volonté de ne pas durcir la répression contre la communauté LGBT.
La repression de loi sur l’ homosexualité divise les députés sénégalais
« Polémique stérile », « faux-fuyant », « on enfonce une porte déjà ouverte », tels sont les qualificatifs des députés du groupe parlementaire benno bokk Yakar, majoritaire, à la proposition de loi des députés de l’opposition visant à renforcer la répression de l’ homosexualité au pays de la Teranga.
Expliquant la position du groupe parlementaire dont il est le Vice-Président, l’Honorable Adji Mbergane Kanouté s’est voulu formel : « La législation du Sénégal, qui date de 1966, donc qui a 55 ans d’existence, est claire et nette à ce sujet. Il n’y a point besoin d’y ajouter ou d’en retirer une virgule. Il n’y a pas de nécessité d’aller vers cette proposition de loi, cela est clair. »
La législation, dont fait référence les députés proches du pouvoir sénégalais indique en effet que « sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ». Des peines d’emprisonnement d’un à cinq ans sont également prévues pour réprimer toute personne coupable de ces faits ainsi incriminés.
Onze députés de l’opposition, ainsi que leurs collègues du collectif And Samm Jikko Yi (wolof, langue nationale), « Ensemble pour la sauvegarde des valeurs », initiateurs de cette proposition de loi visant la communauté LGBT, soutiennent depuis quatre jours, que leur saisine se justifie par le fait que leur pays, le Sénégal, est un pays de croyants et la criminalisation de l’homosexualité ne doit souffrir d’aucune ambiguïté. Cette proposition de loi, faut-il le noter, sera tout d’abord discutée en Commmission, avant d’être soumise au vote.
Recevant le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à Dakar en février 2020, le Président sénégalais Macky Sall avait alors déclaré : « Les lois de notre pays obéissent à des réalités qui sont le condensé de nos valeurs culturelles. Elles sont le reflet de notre vision, de notre manière de vivre et d’être. Et ces lois interdisent l’exhibition, les relations contre nature. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. » Avant d’ajouter : « On ne peut pas dire au Sénégal qu’il faut, demain, légaliser l’homosexualité ; et que demain c’est la Gay Pride… Ce n’est pas possible. Notre société ne l’accepte pas. »