Côte d’Ivoire – Le président ivoirien Alassane Ouattara, chef suprême des armées, a validé cette semaine, sur proposition de son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, une grande vague de promotions au sein de l’armée, dont des anciens chefs de la rébellion promus généraux.
Côte d’Ivoire : Des ex-rebelles promus Généraux
Au total, douze com’zones ont contrôlé les dix zones déterminées en 2006, lors de la rébellion ivoirienne conduite par un certain Guillaume Soro, qui a tenté de renverser l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo en septembre 2002. Ce sont Morou Ouattara, Hervé Touré, Chérif Ousmane, Zoumana Ouattara, Koné Zakaria, feu Issiaka Ouattara (Wattao), Losseni Fofana, Daouda Doumbia, Traoré Dramane, Ousman Coulibaly, Gaoussou Koné et Martin Kouakou Fofié. Nous y ajoutons Tuo Fozié, porte-parole des Forces nouvelles, et Koné Messamba, directeur des forces paramilitaires des Forces nouvelles pendant la crise.
Comprendre aujourd’hui l’avenir de la Côte d’Ivoire exige de savoir ce que sont devenus ceux qui se sont battus pendant presque dix ans, de 2002 à 2011, pour contrôler le pays : les combattants rebelles ayant occupé des positions de responsabilité au sein des Forces armées des forces nouvelles (FAFN) et ayant contrôlé des zones du nord de la Côte d’Ivoire de façon officielle à partir de 2006, à savoir les « Com’zones », ou combattants de zones.
Le changement intervenu dans l’armée de Côte d’Ivoire, après l’accession d’Alassane Ouattara à la magistrature suprême, a marqué la promotion de plusieurs anciennes figures de proue de la rébellion de 2002 qui avait fragilisé le pouvoir de Laurent Gbagbo.
Mais depuis quelques années, les ex-chefs de la rébellion de Côte d’Ivoire ont connu fortune diverses, mais sont toujours en place. Leurs hommes de rang sont également là aussi, en référence à leur entrée dans l’armée républicaine.
Sous-officier pendant la rébellion, ils sont aujourd’hui officiers supérieurs et généraux pour certains dans la grande muette ivoirienne.
Anciennement colonels-majors, Chérif Ousmane et Touré Hervé Pelikan sont promus depuis, jeudi, au grade de général de Brigade de l’armée de Côte d’Ivoire; Sous-chef d’État-major de l’armée de terre pour le premier et Chef de division relations internationales de l’État-major général des armées pour le second.
Le colonel Zakaria Koné, chef de l’unité de commandement et de soutien de l’armée de terre, est promu au grade de colonel-major après avoir été nommé ambassadeur à titre exceptionnel, en 2020.
Quant au défunt colonel Issiaka Ouattara, dit « Wattao », il quitte ses fonctions de commandant de la Garde républicaine, la grande unité de 3 000 hommes chargée de la sécurité des institutions et des hautes personnalités, pour une nouvelle affectation comme commandant des unités rattachées à l’état-major général des armées, au rang de sous-chef d’état-major. Il décède par la suite, le 5 janvier 2020, à New York des suites d’un cancer.
« L’un des piliers du 19 septembre 2002 s’est effondré », avait réagi Guillaume Soro sur son compte Twitter, en référence à la date à laquelle avait éclaté la rébellion ivoirienne, qui avait pris le contrôle de la moitié nord du pays jusqu’à 2011.
Un autre colonel, Inza Fofana, alias « Gruman », lui, a pris le commandement du groupement ministériel des moyens généraux (GMMG).
En 2006, faut-il le noter, l’organisation qui contrôlait le septentrion ivoirien a été modifiée et dix zones ont été délimitées, chacune étant sous le contrôle d’un com’zone. À ces dix premiers com’zones s’ajoutent deux com’zones qui ont remplacé deux des dix premiers (Wattao remplace Koné Zakaria à la tête de la zone de Vavoua-Seguéla, zone 5, et Daouda Doumbia est remplacé par Traoré Dramane dans la zone de Touba, zone 7).
Les « com’zones » sont accusés de nombreux crimes durant les cinq mois de crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3 000 morts dans le pays.