Laurent Gbagbo a passé dix années de détention à la Cour pénale internationale (CPI). De retour en Côte d’Ivoire depuis le 17 juin 2021, l’ancien président ivoirien assure avoir tout pardonné à ses adversaires d’hier.
Laurent Gbagbo : « Je les rencontre, je cause avec eux… »
La crise postélectorale de 2010-2011 s’est soldée par l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Les deux grands rivaux Alassane Ouattara et le « Woody » de Mama se disputaient la victoire à l’issue de l’élection présidentielle d’octobre 2010. M. Gbagbo a été transféré à La Haye où il a été jugé pour crimes contre l’humanité. L’ex-chef d’État, tout comme son protégé Charles Blé Goudé, a été définitivement acquitté le 31 mars 2021 à l’issue d’un procès marathon qui a duré dix ans. Il a retrouvé la Côte d’Ivoire le 17 juin.
Peu après son arrivée sur les bords de la lagune Ébrié, Laurent Gbagbo a rendu visite à Alassane Ouattara au palais de la présidence de la République le 27 juillet 2021. « »Je suis très heureux des discussions parce qu’elles étaient détendues. Je suis fier de ça. J’ai souhaité que de temps en temps on puisse avoir ce genre de rencontre », avait déclaré le fondateur du tout nouveau parti politique PPA-CI (Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire). Pour sa part, le président ivoirien a réaffirmé son amitié avec Laurent Gbagbo. « Nous sommes des amis depuis des années. J’en suis ravi. C’est surtout le peuple de Côte d’Ivoire qui attendait cela avec beaucoup d’impatience. Maintenant, c’est chose faite », s’est-il exprimé.
Dans le cadre d’un séjour au Ghana pour les obsèques de son ami Kojo Tsikata, Laurent Gbagbo a confié au média Panafrican TV qu’il n’a pas de rancoeur contre ses anciens adversaires. « Si je ne pardonnais pas, peut-être que je ne pourrais pas vivre. Je les rencontre, je cause avec eux, je souris. Quand on a souffert comme ça, on a une seule chose pour se sauver soi-même, c’est le pardon. Si on ne pardonne pas, on ne peut pas vivre », a déclaré Laurent Gbagbo.