Tête-à-tête annoncé entre le président français Emmanuel Macron et son homologue malien, le colonel Assimi Goïta, dans les prochains jours à Bamako au Mali.
Macron et Assimi Goïta vont évoquer plusieurs sujets sensibles dont l’élection présidentielle
Ils se sont parlé plusieurs fois par téléphone, mais ils ne se sont encore jamais rencontrés. Ce sera bientôt chose faite. Selon Jeune Afrique, Emmanuel Macron se rendra le 20 décembre à Bamako. Il y sera reçu par le colonel Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Cette rencontre à l’allure de dîner de Noël, intervient après des mois de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays.
Après Kidal et Tessalit, est venu le tour de Tombouctou, où l’armée française s’apprête à plier bagage mardi soir. Un retrait à haute valeur symbolique : c’est dans cette ville que l’ex-président François Hollande avait officialisé, en grande pompe et dans l’émoi général, le début de l’intervention française au Mali, huit ans plus tôt.
Près de neuf ans plus tard, les groupes jihadistes ont étendu leur influence dans les brousses sahéliennes tandis que Paris, qui fait face à une hostilité grandissante dans la région, a annoncé la réduction de son engagement au Sahel d’ici 2022. L’armée française dispose de six avions de chasse, six drones, un effectif de 5 100 hommes prochainement porté à 3 000, pour une région grande comme l’Europe.
Le colonel, à la tête des putschistes qui avaient renversé le président élu, Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, dirige la transition au Mali d’une main de fer.
Les dirigeants ouest-africains réunis en sommet au Nigeria ont de nouveau exigé, dimanche 12 décembre, des élections en février au Mali et imposeront des sanctions supplémentaires dès le 1er janvier 2022 sans engagement des autorités maliennes en ce sens.
Rassemblés à Abuja, les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont donné aux autorités maliennes jusqu’au 31 décembre pour présenter un plan pour la tenue des élections à la date prévue. A défaut, des sanctions, dont la nature n’a pas été précisée, entreront en vigueur le 1er janvier 2022, a-t-on appris de source proche de la Cédéao.
Le médiateur de la Cédéao dans la crise, Goodluck Jonathan, se rendra dans les prochains jours au Mali pour des discussions avec les autorités, a précisé cette source.
Lors du précédent sommet le 7 novembre, les dirigeants ouest-africains avaient pris acte de l’officialisation par les autorités maliennes qu’elles ne respecteraient pas leur engagement à organiser fin février 2022 des élections présidentielle et législatives qui ramèneraient les civils à la direction du pays, plongé dans une profonde crise multiforme, aussi bien sécuritaire que politique et économique.
La France est intervenue au Mali en 2013, « suite à la demande » du gouvernement de transition du président Dioncounda Traoré de l’aider à combattre le terrorisme. … L’intention déclarée était de déployer des troupes françaises au Mali aux côtés de l’armée malienne pour empêcher les forces islamistes d’aller vers le sud.