Tidjane Thiam, l’ancien patron de Crédit Suisse, vise-t-il réellement la Présidence de la République de Côte d’Ivoire? Cadre du parti d’Henri Konan Bédié, il se serait acquitté de 28 millions de fcfa d’arriérés de cotisation au PDCI.
Des ambitions présidentielles présumées, Tidjane Thiam indécis?
Va-t-il pour assumer enfin ses ambitions présidentielles présumées, dans la perspective de l’après Bédié au sein du PDCI? Le suspense reste pour le moment entier sur les réelles intentions de ce proche d’Henri Konan Bédié.
Figure de premier plan des finances internationales, Tidjane Thiam est au cœur de l’actualité ivoirienne depuis la dernière élection présidentielle tenue en Côte d’Ivoire le 31 octobre 2020, alors que l’homme s’était tenu loin de la politique depuis le coup d’État de 1999 qui a renversé Henri Konan Bédié.
Cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le banquier ivoirien est souvent annoncé comme l’une des personnalités de ce parti rêvant de briguer la magistrature suprême.
Annoncé aux côtés de l’opposition ivoirienne en pleine crise de désobéissance civile qui a entaché le scrutin présidentiel en 2020, il justifie sa sortie largement médiatisée et dévoile son “combat”.
“Je suis très attaché à ce qui touche les Ivoiriens. Les seules circonstances pour lesquelles j’ai pris la parole l’an dernier, c’est quand j’ai eu le sentiment qu’il pouvait y avoir des pertes de vies humaines. Je ne tolère pas la violence. C’est moralement condamnable et cela ne marche pas. C’est mon combat”, explique le manager des fonds d’investissement, Freedom.
“Je suis très attaché à la Côte d’Ivoire. Je suis quotidiennement en contact avec des personnes issues de toutes les couches de la société, de toutes les régions. J’ai toujours tout fait pendant ma carrière pour aider mon pays natal. Je continuerai”, précisera-t-il, samedi dernier en qualité de Grand invité de l’économie RFI/Jeune.
L’ancien ministre du Plan et du Développement serait-il en train de se préparer à proposer sa candidature au PDCI-RDA ou ira-t-il en indépendant? Interrogé par Jeune Afrique/Rfi, l’ex-patron du Crédit Suisse a préféré jouer la carte de la mesure.
“Pour le reste, je fais ce que je peux dans ma sphère de compétences, qui est l’économie, pour faire avancer les choses. Mais je vais répondre à votre question : reposez-moi la question en 2025”, fait-il languir.
Osera-il enfin à enfiler le manteau de candidat à la présidentielle de 2025, après le rendez-vous manqué de l’année dernière? En effet, en 2020, à quelques jours de la convention politique du PDCI, Tidjane Thiam va decevoir les attentes des millions d’Ivoiriens qui espéraient le voir candidater au scrutin décisif autour du troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara.
Plus tard, alors que le pays s’enlise dans une nouvelle crise postélectorale, il rejoint l’opposition conduite par le président du Front populaire ivoirien (FPI) Affi N’guessan. Lors d’une audience accordée à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le chef de file de la désobéissance civile lancée par les leaders de l’opposition, fait une annonce de taille.
« Je voudrais vous annoncer de façon solennelle que depuis quelques semaines nous sommes en contact avec une très forte personnalité de ce pays, en l’occurrence notre frère, le ministre Tidjane Thiam, a rejoint les rangs des opposants au troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara. Il m’a chargé d’annoncer officiellement et solennellement, au peuple de Côte d’Ivoire qu’il a décidé de rejoindre l’opposition, et que désormais il est avec nous dans ce combat contre la dictature de M. Alassane Ouattara », a déclaré le candidat du Front populaire ivoirien , qui, comme Henri Konan Bédié, a décidé de suspendre sa participation au scrutin pour réclamer « des conditions plus démocratiques ».
Si toutes les conditions sont réunies, pour bon nombre d’observateurs politiques ivoiriens, Tidjane Thiam, l’une des voix qui portent dans la finance mondiale, est l’homme de la situation pour la présidentielle ivoirienne de 2025.
Il avait affirmé sur TV5 en 2020 que « les conditions ne sont pas réunies pour une élection présidentielle crédible et inclusive en Côte d’Ivoire ».