Accusé de racket par des planteurs de la forêt du Gouin Débé, le lieutenant Fofana, responsable de la Sodefor de Guiglo a tenu à dire sa part de vérité.
Lieutenant Mamadou Fofana (responsable Sodefor Guiglo) : « Ce sont des droits de piste »
Les planteurs de la forêt classée du Gouin Débé vous accusent de racket. Vos agents les obligeraient à payer entre 40 et 50 mille francs par jour par camion qui transporte leurs produits. Et même à moto, ils doivent payer. Qu’est-ce qu’il en est au juste ?
Il faut tout d’abord préciser que j’ai trouvé les barrages en place. En plus, que les eaux et forêts ne sont pas la seule force présentes dans le Gouin Debe. Il y a aussi les FRCI et la gendarmerie. C’est donc une fausse accusation. Il y a une taxe qu’on demande aux camions de payer. C’est le droit de piste qui est différent d’un droit d’usage. Le droit d’usage, je prends un exemple. Vous êtes malade, vous avez vu des feuilles dans la forêt qui peuvent vous soigner. Ou encore, vous y avez vu des fruits que vous voulez consommer. On ne paie pas de taxe pour ça. Parce que le droit d’usage, c’est le droit que toute personne a d’user de la forêt ; et c’est pour ça qu’on la protège. Après, vous avez des gens qui vont y faire des activités commerciales comme par exemple aller acheter le cacao. C’est à ceux-là qu’il est demandé une autorisation. Et l’autorisation est demandée aux véhicules. C’est l’immatriculation qui fait foi.
Eux paient pour l’autorisation ?
Oui. C’est le droit de piste. Vu que nous devons entretenir les pistes. Les gros camions dégradent les pistes. Ce droit s’élève à 20 000fCfa par mois par camion. Je vous l’ai dit, c’est l’immatriculation qui fait foi. Quand ils paient, on leur donne un reçu qui leur permet de circuler librement.
Avez-vous déjà reçu des plaintes selon lesquelles vos agents sur le terrain réclameraient des sommes aussi bien à ceux qui ont des reçus qu’aux planteurs ?
Non. Mais, il y a des personnes qui essaient toujours de contourner la loi. Elles estiment qu’elles connaissent telle ou telle autorité ; donc elles ne veulent pas prendre de reçu. Nous faisons des réunions régulièrement. J’y ai déjà fait des visites avec le préfet. Et jusqu’ici, personne n’a posé un problème de racket.
Pourtant, vendredi 3 décembre 2021, au cours d’une réunion avec le sous-préfet central à laquelle vous avez assistée, plusieurs planteurs présents ont posé le problème…
C’est un groupuscule manipulé. Leur leader n’est presque jamais venu me voir pour en parler.
Ils ont dit aussi que vous utilisez des civils, des jeunes des villages ou de la ville à vos barrages. Et que quelques fois, il n’y a pas d’agents sur les barrages. Et que ce sont ces jeunes civils qui font le racket pour vous…
Les jeunes qui nous accompagnent dans nos missions, c’est la main d’oeuvre occasionnelle utilisée pour les travaux de manœuvre et non de contrôle. Il faut savoir que ces points de contrôle sont là pour filtrer les entrées dans cette forêt qui est une forêt classée, ne l’oublions pas. D’ailleurs, vendredi (3 décembre 2021) soir, nous avons saisi 2 tonnes de ciments. Il est interdit de construire des habitats en dur dans la forêt.