L’ Italien kidnappé par des « brouteurs » (Weiders) retrouvé. Enlevé dès son arrivée à la sortie de l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, l’un des ravisseurs de l’europeen venu en Côte d’Ivoire dans l’espoir de rencontrer une femme qu’il connaissait sur Internet, a été mis aux arrets cette semaine dans la ville Bonoua dans le Sud du pays.
Un Weider qui avait kidnappé un Italien a été arrêté par la police ivoirienne
Un ressortissant italien kidnappé le 11 novembre 2021, a été retrouvé cette semaine à Bonoua où il était retenu en otage dans une chambre d’hôtel. Il a d’ailleurs été libéré par la police ivoirienne.
Après avoir reçu une plainte du personnel de sécurité de l’ambassade d’Italie, la police criminelle, avec l’aide d’experts médico-légaux, a trouvé l’Italien et réussi à arrêter l’un des ravisseurs.
Il s’agit d’un étudiant ivoirien nommé E.A.S., âgé de 27 ans. Les “brouteurs”, ces pros de l’escroquerie sentimentale sur Internet, avaient exigé le paiement d’une rançon de vingt-cinq mille euros ( 2500 €) contre la liberté du ressortissant Italien.
Interrogé, ce dernier a reconnu les faits et a déclaré que c’est lui en réalité qui s’est fait passer pour une femme sous le couvert d’un pseudonyme « Olivia Martinez », que l’Italien venait de rencontrer.
“Arnacoeur »
Les brouteurs font partie intégrante du tissu économique local en Côte d’Ivoire ou au Nigeria, les deux pays où le phénomène est le plus développé.
Au moins 89 Ivoiriens ont été arrêtés en 2018 pour des faits de broutage qui s’apparente à un travail à temps plein. Le brouteur inonde de messages d’amour sa victime, pour provoquer une dépendance affective et lui faire sortir sa carte bleue. Cette arnaque aux sentiments peut parfois rapporter gros.
Deux « grands brouteurs » sortis du milieu témoignent dans un reportage de TV5 Monde, publié en mars 2019. L’un d’eux se targue d’avoir réussi à extorquer 13 000 euros en une seule fois, l’autre 16 000. Une telle arnaque nécessite un système bien rôdé, avec des complices.
Ils affirment en avoir « dans les banques et la police » en Côte d’Ivoire. « Un policier t’arrête, tu as 5 millions sur toi (de francs CFA), tu lui en donnes 2, en sachant qu’il ne gagne même pas 2 millions par mois ! », assurent les cybercriminels dans le reportage.