Au Bénin, les procès des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou, s’ouvrent respectivement les 6 et 10 décembre prochain devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Bénin : Les opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou devant les juges du CRIET début décembre
Selon Radio France internationale (RFI), les deux dates ont été communiquées aux détenus eux-mêmes, lundi 29 novembre. L’un des avocats du professeur Aivo, affirme, hors micro, que le dossier n’a « rien de juridique et rien de judiciaire ». Pour le vétéran du barreau béninois, Robert Dossou, « il n’y aucune preuve ». Leur client est poursuivi « pour complot contre la sûreté et blanchiment » et est en détention depuis bientôt huit mois.
Joël Aivo sera jugé en premier, le 6 décembre, jour de l’ouverture de la session criminelle de la Criet. Quatre jours plus tard, le 10 décembre, ce sera le tour de Reckya Madougou. La semaine dernière, l’ordonnance de clôture d’instruction avait décidé du renvoi des deux affaires en jugement. Le constitutionnaliste Joël Aïvo devra répondre, lundi 6 decembre prochain devant la Criet, des faits de « complot contre la sûreté de l’Etat et blanchiment ». Quant à l’autre opposante, candidate recalée à la présidentielle, Reckya Madougou, elle sera jugée le 10 décembre prochain pour « financement du terrorisme ».
Me Renaud Agbodjo, l’avocat de cette dernière, continue de s’interroger sur l’issue du procès à venir « vu la manière dont l’instruction a été conduite ». « Vu la conduite exclusivement à charge de l’instruction, nous pensons qu’il faut craindre le pire pour le procès à venir et que madame Madougou va, à cette audience, avec une certaine présomption de culpabilité », a-t-il déclaré à RFI. L’avocat ne perd cependant pas espoir parce qu’un « sursaut de justice » est toujours possible, selon lui.
Reckya Madougou, faut-il le rappeler, est en prison depuis huit mois. Elle avait été arrêtée le 03 mars 2021 à Porto-Novo, en pleine période électorale. L’universitaire et opposant, candidat recalé à la dernière élection présidentielle, Joël Aïvo a, quant à lui, a été placé en garde à vue après avoir été interpellé puis auditionné dans la soirée du jeudi 15 avril, soit quatre jours après la présidentielle controversée du 11 avril dernier.