Le match Belenenses-Benfica, qualifié de “honte” pour le football, s’est soldé par 7-0 samedi lors de la 12e journée de la Liga portugaise. Un triste match débuté à 9 pour les locaux, décimés par 17 cas de covid, entamé avec un but encaissé dès la 25e seconde et terminé à 6 juste après la pause sur un claquage suspect.
Belenenses perd par forfait un match qui n’aurait jamais dû se dérouler – Belenenses-Benfica
C’est du jamais-vu dans l’histoire du football. Belenenses, 16e du championnat, a reçu samedi le SL Benfica, 3e, avant le coup d’envoi. Une affiche de prestige au premier abord. Seulement, on se demande encore aujourd’hui comment le match a pu se jouer.
Menés 7-0 à la pause, les joueurs du Belenenses, qui n’étaient que neuf sur la feuille de match, ont déclaré forfait au retour des vestiaires.
Treize joueurs de Belenenses et quatre membres du staff technique, dont l’entraîneur Filipe Cândido, ont été testés positifs au coronavirus.
Malgré cette situation ubuesque, ils ont choisi un gardien de réserve pour jouer en tant que joueur de champ avant de forcer l’arrêt du match juste après la mi-temps.
Le président du club, Rui Pedro Soares, avait déclaré à la presse la veille ne pas vouloir reporter le match. Des mots surprenants, surtout après les images diffusées à la mi-temps.
Ce dernier a été aperçu effondré, les larmes aux yeux, alors que son équipe venait d’encaisser sept buts.
Contraints de jouer – Belenenses-Benfica
En conférence de presse d’après-match, il s’est expliqué et a assuré avoir demandé le report du match en début de soirée, s’apercevant que son groupe avait changé après avoir eu la confirmation tardive que deux de ses joueurs ont contracté le Covid-19. Refus de la Ligue, qui aurait signifié aux deux clubs qu’ils risqueraient un retrait de points s’ils ne se présentaient pas au coup d’envoi.
Encaissant un but contre son camp dès la première minute, la modeste équipe lisboète a souffert en infériorité numérique face aux onze joueurs des « Aigles », qui menaient déjà 7-0 à la pause. Seuls sept joueurs de Belenenses sont revenus sur la pelouse après la pause et l’un d’entre eux est resté au sol à la reprise. Constatant sa blessure, l’arbitre a été contraint de siffler la fin anticipée du match à la 48e minute de jeu, les lois du football disposant qu’aucun match ne peut continuer « si l’une ou l’autre équipe dispose de moins de sept joueurs ».
La décision de maintenir la rencontre malgré l’indisponibilité de nombreux joueurs en quarantaine a été vivement critiquée.
Après avoir communiqué à la Ligue de football « que nous ne souhaitions pas jouer cette rencontre, on nous a répondu qu’on avait huit joueurs aptes à jouer » et que le fait de « ne pas comparaître pourrait être considéré comme une absence injustifiée », a expliqué le président du club. « C’est une page noire pour le football portugais », a estimé pour sa part Rui Costa, le président du Benfica, ajoutant que le Benfica, « tout comme le Belenenses a été obligé de jouer » pour respecter le règlement.
Les joueurs du Belenenses ont également réagi. « Le football n’a de couleur que s’il a de la concurrence. Le football n’a de couleur que s’il a une vérité sportive. Le football n’a de couleur que lorsqu’il est un exemple de santé publique. Aujourd’hui, le football a perdu sa couleur », ont tweeté le milieu Afonso Sousa, l’un des joueurs absents, et plusieurs autres joueurs de son équipe. Bernardo Silva, la star portugaise de Manchester City, a également fait part de son incompréhension. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Suis-je le seul à ne pas comprendre pourquoi le match n’a pas été reporté ? » a-t-il tweeté.