Après le rappatriement du corps de M’mah Sylla, décédée à Tunis, à la suite d’un viol commis par des médecins guinéens, la jeune femme de 25 ans a été inhumée à Conakry dans la consternation totale, le mercredi 24 novembre2021.
Violée par des médecins, M’Mah Sylla meurt après avoir subi 7 opérations
Sa mort a créé une onde de choc au sein de l’opinion publique guinéenne. La Guinée est sous le choc après le viol de M’mah Sylla dans une clinique privée de Conakry. Le corps de M’mah Sylla, morte le samedi 20 novembre 2021, à Tunis, a été rapatrié de la Tunisie, mardi 23 novembre au soir, à Conakry.
Sur le tarmac de l’aéroport de Gbessia, il y avait ses proches et sa famille. Des officiels également : plusieurs ministres, des membres de la junte et le secrétaire général aux Affaires religieuses notamment.
M’ma Sylla était soignée depuis un mois à Tunis à la suite de viols et de mauvais traitements médicaux pratiqués par des pseudo-médecins dans deux établissements privés de Conakry. Elle y est reçue par Patrice Lamah. Le médecin l’accueille, l’installe dans une chambre isolée, avant de lui tendre un jus de fruit, rapporte Rfi.
Il lui fait une injection et l’enjoint à patienter. La jeune femme s’endort. « Elle s’est réveillée deux heures après, ne se rappelant de rien, mais constatant un changement dans la façon dont elle était habillée », raconte Me Halimatou Camara, avocate de M’mah Sylla. Ces derniers avaient ensuite tenté de la faire avorter, et les opérations s’étaient mal passées.
Après le calvaire subi par M’mah Sylla, le président de l’Union des consommateurs de Guinée, Ousmane Keita, espère une reprise en main du secteur par tous ses acteurs, dont l’Ordre des médecins. «L’Ordre des médecins doit s’impliquer aussi pour, en étroite collaboration avec le ministère de la Santé, s’assurer qu’il n’y ait pas de médecin non agréés qui puissent opérer dans les cliniques et dans les hôpitaux. »
En attendant, l’Ordre des médecins guinéen, en plein renouvellement de ses instances, s’est porté partie civile dans cette affaire. Coïncidence du calendrier, l’enterrement de la jeune femme intervient à la veille de la journée mondiale des violences faites aux femmes ce jeudi 25 novembre.
Les Guinéens réclament justice pour M’Mah Sylla morte dans la fleur de l’âge
Mercredi, défenseurs des droits humains, autorités administratives, proches de la défunte et de nombreux anonymes ont pris part aux obsèques de M’Mah Sylla morte le samedi dernier dans un hôpital de Tunis (Tunisie) des suites des nombreux viols et mauvaises interventions chirurgicales qu’elle a subis à Conakry.
Présente à cette cérémonie qui a eu pour cadre l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne sis à Kipé dans la banlieue de Conakry, la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a réitéré la promesse du gouvernement de rendre justice à cette jeune femme arrachée à l’affection de ses parents.
« La justice y travaille. Nous allons tous être patients et suivre le cours normal de la procédure. Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Lentement mais sûrement, ce sera fait pour elle, mais aussi toutes les autres victimes », a dit Aïcha Nanette Conté, ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.
Morte dans la fleur de l’âge, M’Mah Sylla a été enterrée après la prière de 14 heures au cimetière d’Entag, commune de Matoto, haute banlieue de Conakry.
Qui était cette femme guinéenne M’mah sylla ?
M’mah Sylla, 25 ans, est décédée samedi à Tunis, où elle avait été évacuée après avoir subi plusieurs viols commis par deux hommes qui se disaient médecins. Le drame a créé une onde de choc au sein de l’opinion publique guinéenne.
Qu’en es t-il de l’affaire du viol ?
Le décès de la victime n’éteindra pas les poursuites. Patrice Lamah, Célestin Millimono, Daniel Lamah et Sebory Cissé ont été mis en examen pour « viol, avortement, administration de substances nuisibles, risque causé à autrui et complicité ». Deux des trois prévenus placés en détention préventive ont d’ores et déjà été entendus une première fois.