En Éthiopie, la France appelle ses ressortissants à quitter le pays «sans délai» pendant que l’ONU évacue les familles de son personnel à l’approche de combats dans la capitale.
Éthiopie: Les groupes rebelles s’apprêtent à marcher sur Addis Abeba, la capitale
La crise éthiopienne semble avoir atteint son point culminant après plus d’une année de guerre entre forces gouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) soutenu par l’Armée de libération oromo (OLA), dans le nord du pays.
Sur place, alors que les combats se rapprochent de la capitale Addis Abeba, l’ONU annonce vouloir évacuer d’ici jeudi les familles de ses employés internationaux en Éthiopie tandis que la France appelle ses ressortissants à quitter « sans délai » le pays.
Selon l’Agence française de presse, un document interne des services de sécurité de l’ONU, daté de lundi 22 et consulté mardi 23 novembre par l’AFP, demande à l’organisation de « coordonner l’évacuation et d’assurer que tous les membres éligibles des familles du personnel recruté à l’étranger, quittent l’Éthiopie au plus tard le 25 novembre 2021. »
Parallèlement, « tous les ressortissants français sont formellement appelés à quitter le pays sans délai », affirme l’ambassade de France à Addis Abeba dans un courriel envoyé aux membres de la communauté française.
Addis Abeba en ligne de mire
Avant la France, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, ont exhorté leurs citoyens à quitter l’Éthiopie, où la communauté internationale ne parvient pas à obtenir un cessez-le-feu.
L’ambassade française, qui dit prendre cette décision au vu de « l’évolution de la situation militaire », ajoute prévoir de faciliter le départ des ressortissants sur des vols commerciaux en réservant des sièges et « si nécessaire » d’affréter un vol charter.
Selon l’ambassade, plus de 1 000 Français vivent en Éthiopie. Un responsable de l’ambassade a déclaré à l’AFP que des départs « volontaires » du personnel pourraient avoir lieu, notamment parmi les familles.
Les Etats-Unis ont de nouveau exhorté, lundi 15 novembre, les Américains à quitter « immédiatement » l’Ethiopie en guerre par leurs propres moyens, en ajoutant cet avertissement : il n’y aura pas d’opération d’évacuation militaire comme ce fut le cas pour l’Afghanistan.
L’ambassade américaine incite depuis plusieurs jours ses concitoyens à prendre des vols commerciaux pour partir du pays, où des groupes rebelles n’excluent plus de marcher sur Addis Abeba, la capitale.
Elle propose des prêts à ceux qui seraient dans l’incapacité d’acheter un billet dans l’immédiat. « Nous faisons cela non pas par pessimisme sur les perspectives de paix, mais par sens pratique », a expliqué le porte-parole du département d’Etat, Ned Price