Un mouvement de foule a fait dix morts et quelque 300 blessés au festival Astroworld organisé par le rappeur américain Travis Scott, le 5 novembre dernier à Houston.
Pour la première fois, Travis Scott n’a pas réussi à éviter un drame au festival AstroWorld
Au moins deux milliards de dollars de dommages et intérêts, c’est ce que réclament à Travis Scott, les familles des victimes du concert au festival AstroWorld.
Des centaines de voix unies pour témoigner d’une même réalité. Froide, implacable, indiscutable. L’Astroworld Festival 2021 a sombré dans le chaos, entraînant dans son sillage des vies humaines venues profiter d’un week-end de concerts.
Les concerts du natif de Houston représentaient jusqu’ici le meilleur de l’expérience live. L’énergie déployée sur scène lui a permis de conquérir des millions de fans, éblouis par ses performances artistiques hors-du-commun et une scénographie souvent exceptionnelle.
Les montagnes russes du Astroworld Tour, l’aigle géant du Birds Eye View Tour, la scène monumentale de son festival… Les exemples ne manquent pas. La Flame est une bête de scène, de la trempe des plus grandes rockstars. Et son public le lui rend bien. Vendredi dernier, les choses sont néanmoins allées trop loin.
Des poursuites sont actuellement intentées contre ce dernier et visent également le chanteur torontois Drake , qui est monté sur scène peu après la tragédie. Les deux rappeurs ont accompli leurs performances sans interruption, faisant complètement abstraction du drame qui était en train de se produire.
Missions divines
On sait que le courant du HHR contribue fortement (et depuis plusieurs années) au succès de l’industrie de la musique aux États-Unis, notamment grâce à l’expansion du streaming . Dans l’imaginaire musical de Drake, un tel succès pourrait bien faire partie d’un « plan de Dieu » et créer une situation hautement favorable pour sa communauté, comme en témoigne la production qui lui a valu plus d’un milliard de clics sur YouTube.
Que ce soit par vidéo ou sur scène, Drake s’est manifestement assigné une mission qui dépasse l’ambition commerciale. « Une choisie que je m’assure de faire, c’est de toujours parler au grand patron là-haut. Je lui fais toujours savoir quel est mon but mais sur cette scène. Ce n’est pas pour améliorer ma réputation… Je veux rendre ces gens heureux ».
Dans son désir de servir sa communauté, Travis Scott va encore plus loin . Sa carrière est pour lui un genre de sacerdoce, une prêtrise :
“J’ai l’impression que Dieu m’a mis là pour aider les gens. Du haut de la scène, je vois une congrégation, un groupe d’individus qui se lâchent complètement sur ma musique. Il n’y a rien de mieux. C’est mieux que n’importe quelle drogue, que n’importe quelle chatte – morceau de chatte – ou même qu’une grande amitié. Il n’y a rien de mieux ! C’est comme sauver la vie de quelqu’un pendant 40 minutes. C’est comme si ça faisait 10 ans que je sauvais la vie des gens”, confie-t-il à theconversation.com.
Par ses prestations, Travis Scott semble vouloir répondre à la nécessité de divertir une jeunesse constamment menacée par l’intolérance d’un racisme qui se montre particulièrement virulent à Houston, sa ville natale. La mise en place récente d’une police des lectures scolaires en illustre les pires excès, alors que des livres sensibilisant les écoliers au racisme et à l’identité de genre ont été retirés des mains des élèves parce qu’ils étaient susceptibles de culpabiliser indûment les enfants blancs.
Il demeure tout de même difficile de concilier ce rôle de sauveur autoproclamé que Travis Scott s’attribue avec les événements du 5 novembre dernier .
La dévotion des fidèles
Des chercheurs ont mis au point des tests psychométriques permettant de mesurer différents aspects du comportement des admirateurs envers une célébrité du monde de la musique, du sport ou du cinéma. L’échelle des attitudes à l’égard des célébrités permet d’observer trois niveaux de dévotion des admirateurs envers leur idole.
Le premier niveau est celui du « divertissement-social » ; il classe le comportement des admirateurs qui apprécient la « valeur de divertissement des célébrités admirées » tout en y situé des « occasions de discuter de leurs performances avec des personnes partageant les mêmes idées ».
Le deuxième niveau, plus « intense et personnel », classe le comportement des admirateurs qui sont complètement attirés par la vie personnelle de la célébrité préférée, avec des pensées fréquentes à son sujet et une obsession pour de sa vie ».
Enfin, certains admirateurs atteignent le niveau « limité-pathologique » en devenant « complètement accro à une célébrité », se peut alors pouvoir de la traquer, voire de la harceler ( stalking ) ou encore « de faire quelque chose d’illégal si la célébrité préféré le leur demandait ».
Certains admirateurs de Hip Hop présentent un comportement risqué qui va jusqu’à sauter dans le vide ou à s’immoler dans un brasier.
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