La présence militaire française dans la région sahélienne est de plus en plus contestée. Un convoi militaire français a été bloqué à Kaya, dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 novembre, par des manifestants.
Des manifestants au convoi militaire français : « Rentrez chez vous ! »
Après la passe d’armes entre la Transition malienne et les autorités françaises à propos de l’affaire wagner, c’est au tour des Burkinabè de rentrer dans la danse. « Nous ne pouvons pas comprendre que la France dit être un collaborateur dans la lutte contre le terrorisme, et qu’à un certain moment, ça continue à s’empirer. À un moment, il y a un double jeu. Il faut que cela s’arrête », a dénoncé l’un des manifestants qui ont bloqué le convoi militaire français, dimanche, à Kaya.
Le convoi logistique de l’opération française Barkhane a en effet été bloqué pendant 24 heures aux portes de Kaya, essuyant des invectives et autres propos hostiles de manifestants qui leur demandaient de rentrer en France. Parti de Côte d’Ivoire, ce convoi devait se rendre à Gao (Nord-Mali) via le Niger en passant par les villes burkinabè de Bobo Dioulasso, Ouagadougou, puis Kaya.
Contrairement aux accusations de certains manifestant indiquant que le convoi militaire français était destiné à fournir du matériel aux terroristes, le colonel Pascal Lany, porte-parole de l’armée française, déclare que ce convoi a pour vocation de ravitailler les forces françaises et leurs partenaires dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région sahélienne.
Mais le parcours de ce convoi était jalonné de manifestants qui entendaient faire barrage et éviter que les troupes françaises traversent leurs localités. « Nous l’empêcherons de traverser le territoire burkinabè », avait lancé un autre manifestant prêt à en découdre avec les soldats français qui dirigeaient ce convoi.
Cette hostilité contre la présence militaire française intervient à la suite de l’attaque d’un cantonnement de l’armée burkinabè, à Inata. Attaque au cours de laquelle 54 gendarmes et des civils ont été massacrés par des hommes armés venus à motos.