Un deuxième cas de guérison du VIH Sida sans médicament ni greffe vient d’être enregistré dans un hôpital sur une femme argentine, la “patiente Esperanza”.
SIDA: La « patiente Esperanza », nouvel espoir dans la recherche d’un médicament contre le VIH
Une équipe de scientifiques du Ragon Institute, un institut du Massachusetts General Hospital spécialisé dans la recherche sur le VIH, a identifié une deuxième personne, souhaitant rester anonyme et surnommée la “patiente Esperanza”, à avoir été guérie du sida de manière naturelle, sans traitement médical, relate Futura Santé. Selon le journal scientifique « Annals of Internal Medicine », l’analyse de quelque 1,2 milliard de cellules de cette patiente n’a pas permis d’identifier la présence du VIH. Bien que les auteurs précisent qu’une guérison du sida est impossible à prouver totalement de manière empirique, faute de pouvoir analyser l’ensemble des cellules de la patiente, cette absence du VIH malgré l’ampleur du test « suggère que ce patient pourrait avoir naturellement obtenu une guérison stérilisante de l’infection par le VIH-1 ».
En revanche, les analyses ont bien identifié des fragments de gènes viraux qui permettent d’affirmer que la patiente a bien été infectée à un moment donné par le VIH. Avant elle, seule une personne, le « patient de San Francisco », avait selon toute vraisemblance, réussi à guérir du sida grâce à son immunité naturelle. En 2020 : un « contrôleur d’élite », surnommé le patient de San Francisco, s’est débarrassé du réservoir génétique du VIH sans greffe ! Impossible de l’identifier dans les centaines de milliers de cellules sanguines, mais aussi tissulaires analysées. Les médecins ont appelé cela une « cure stérilisante. »
Pas de guérison du sida grâce aux médicaments
Deux autres patients atteints du sida ont également été déclarés guéris, le « patient de Londres » et celui « de Berlin ». Toutefois, dans ces deux cas, ils avaient bénéficié d’une greffe de cellules souches car ils souffraient par ailleurs d’un cancer. Ce sont les cellules immunitaires du donneur qui semblent avoir bloqué l’infection par le VIH. Ces patients restent par ailleurs probablement porteurs de réservoirs latents du virus du sida, c’est-à-dire qu’ils restent porteurs du VIH même si la charge virale reste en dessous des seuils de détection. Au contraire, de tels réservoirs n’ont pas été identifiés chez le « patient Esperanza ».
Selon l’ONUSIDA, le Programme commun des Nations unies sur le VIH, quelque 38 millions de personnes étaient malades du sida dans le monde en 2020, dont 1,5 million infectées cette année-là. Toutefois, seuls 27,5 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2020. La mortalité liée au sida a diminué de 53 % chez les femmes et les filles et de 41 % chez les hommes et les garçons depuis 2010. Les traitements actuels du sida reposent sur des antirétroviraux. S’ils empêchent la multiplication du VIH dans l’organisme des malades, et leur permettent donc d’avoir une vie presque normale, ils ne permettent pas son éradication, et donc la guérison.