Les enfants en conflit avec la loi, communément appelés “microbes” continuent de faire des victimes innocentes. Un jeune homme de 24 ans été poignardé à Abobo Akeikoi, ce mardi 9 novembre, avant d’être laissé pour mort.
Les microbes ou enfants délinquants sèment la terreur dans les quartiers populaires d’Abidjan
« Microbes », c’est ainsi que les Ivoiriens ont baptisé les enfants-brigands qui volent, agressent et parfois tuent pour vivre à Abidjan.
Ce mardi vers 15h30, le quartier-village d’Abobo akeikoi a été alerté après l’agression d’un jeune homme blessé par arme blanche, rapporte l’Agence de presse régionale.
L’ambulance de réanimation 11 des Sapeurs pompiers de l’Indenié est engagée. Sur les lieux, les secours trouvent un homme de 24 ans victime d’une barbarie humaine en train de se vider de son sang.
Son crime, c’est d’avoir refusé de céder son téléphone portable aux truands. Il reçoit plusieurs coups de couteau dont le plus grave au thorax. Laissé pour mort, il est abandonné dans les broussailles.
Pris en charge par l’ambulance de réanimation, conditionné par l’équipe, il est conduit à l’hôpital Houphouët Boigny d’Abobo où il est stabilisé avant son transfert à l’institut de cardiologie d’Abidjan pour une prise en charge, précise notre source.
Fin octobre dernier, Franklin Delano Roosevelt, jeune cadreur et cinéaste ivoirien a été sauvagement tué par les enfants microbes devant son domicile à Abobo Belleville, alors qu’il revenait du travail dans la nuit du jeudi 28 octobre.
Les « microbes » de la Cité de Dieu d’Abidjan
Haïs autant que craints, ces jeunes criminels sont originaires des quartiers pauvres de la capitale économique ivoirienne. Le phénomène est apparu avec la crise politico-militaire de 2002-2011 à Abobo, puis s’est étendu à d’autres grands quartiers comme Yopougon et Koumassi.
La société ivoirienne de l’après-crise électorale, vit depuis plus d’une décennie, à son corps défendant, avec ces enfants dits en conflit avec la loi, qui agissent souvent sous l’effet de l’alcool et de la drogue, à la nuit tombée. Les « microbes » se sont inspirés du nom des gangs d’enfants des favelas dans le film brésilien La Cité de Dieu.
Symptôme de l’exaspération grandissante des populations à l’égard de ces délinquants, un chef « microbe » a été torturé, décapité et brûlé en 2015 dans la commune d’Attecoubé, après d’autres lynchages populaires.
Mais leur violence a connu un pic ces derniers mois dans la capitale économique ivoirienne et dans certaines villes de la Côte d’Ivoire où les habitants restent désabusés et impuissants, abandonnés à leur triste sort par les pouvoirs publics.