Koffi Olomidé est poursuivi devant la Cour d’appel de Versailles, en région parisienne pour viol, agressions sexuelles et séquestration. Le chanteur congolais fait face à la justice française dans un procès qui l’oppose à quatre de ses anciennes danseuses.
Ce que vaut d’être une danseuse de Koffi Olomidé
C’est en s’offrant la crème des artistes de la scène urbaine actuelle qu’il annonce son grand retour en France où il était interdit de séjour depuis 11 ans. Koffi Olomide devait se produire à Paris La Défense Arena, l’une des plus grandes scènes européennes, en compagnie de Davido, Tiwa Savage, Kaaris, Ninho, Gradur, le 27 novembre, pour ce grand retour dans l’Hexagone. Mais la star de la rumba congolaise doit désormais assumer son lourd passé judiciaire, dont des accusations de viol et séquestration sur mineure.
Assises au premier rang, les quatre plaignantes ont déposé plainte entre 2007 et 2013, accusant Koffi Olomidé de les avoir enfermées dans un pavillon gardé près de Paris, lors de ses tournées françaises entre 2002 et 2006, et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines. A la barre, Koffi Olomidé balaie l’accusation de séquestration, assurant qu’elles « allaient sur les Champs-Élysées » et que parfois « elles demandaient qu’on les accompagne », alors qu’elles ont affirmé à l’instruction qu’elles étaient escortées contre leur gré.
Le chanteur a cependant reconnu qu’il avait un « droit de regard » sur leurs sorties, plaidant qu’il devait vérifier qu’elles ne cherchaient pas à rester en France à l’issue de la tournée. Les plaignantes avaient raconté pendant l’enquête s’être finalement échappées du logement en juin 2006 avec une corde de drap après avoir endormi les gardes à l’aide de somnifères.
Du sexe à l’hôtel comme en studio d’enregistrement
« C’est du cinéma, ça, Madame », a assuré à la barre le chanteur, de son nom d’origine Antoine Agbepa Mumba. « Le retour au Congo était imminent, elles savaient qu’on allait repartir au Congo », elles voulaient donc rester en France à tout prix », a-t-il affirmé. Dans leur récit au juge d’instruction, les quatre jeunes femmes avaient accusé le chanteur de les faire venir parfois à l’hôtel, parfois en studio d’enregistrement, pour les forcer à avoir des rapports sexuels avec lui.
« C’est faux, c’est tout faux », « à aucun moment je n’étais seul avec ces filles », s’est écrié à la barre M. Olomidé, « Comment pouvez- vous pouvez faire l’amour dans un studio ? J’hallucine! Il y a des ingénieurs du son, il y a des assistants… », a-t-il lancé. Il a aussi rejeté les accusations de mauvais traitements, soulignant avoir « des danseuses qui gagnent 600 euros » par tournée. L’audience devait se poursuivre en soirée lundi avec l’audition des parties civiles.
En 2012, Antoine Agbepa Mumba, de son nom d’origine, avait été mis en examen pour viol aggravé sur quatre anciennes danseuses. Finalement relaxé pour les faits de viol qui ont par la suite été requalifiés, il a été condamné en première instance à deux ans de prison avec sursis pour “atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans”. Le chanteur, âgé de 65 ans, avait été condamné à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à l’ancienne danseuse.
Le tribunal de Nanterre l’avait également condamné à payer une amende du même montant pour avoir aidé trois femmes à entrer illégalement en France. Le ministère public qui avait requis sept ans d’emprisonnement ferme, avait fait appel. “Arrêtez de douter que Dieu est bon, Dieu est amour, j’en suis la preuve vivante”, glisse la star derrière ses éternelles lunettes de soleil dans une vidéo enregistrée depuis les airs avant son arrivée, jeudi soir, en direction de Kinshasa.
Notons qu’initialement prévu le samedi 27 novembre 2021, le concert du chanteur rd-congolais Koffi Olomidé à Paris La Défense Arena est annulé, rapporte la salle de spectacle dans un communiqué de presse publié mercredi 20 octobre 2021 dans la soirée.