En exil en Europe, Guillaume Soro s’était farouchement opposé à la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2020. L’ancien président de l’Assemblée nationale avait demandé à l’opposition ivoirienne de boycotter le scrutin. Mais que s’est-il passé entre lui et Kouadio Konan Bertin (KKB), l’actuel ministre de la Réconciliation et de la Cohésion sociale ?
Quand Guillaume Soro tentait de convaincre KKB
Il y a bien longtemps que le fossé est creusé entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara. Le président ivoirien n’a pas supporté le refus de l’ex-président de l’Assemblée nationale de rejoindre les rangs du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix). De son côte, l’ancien chef de la rébellion ivoirienne affirme que nul ne peut le contraindre à trahir ses convictions en intégrant le parti au pouvoir. Le 8 mai 2019, Guillaume Soro a annoncé sa démission de la tête de l’Assemblée nationale.
Les relations entre l’ex-député de Ferké et Alassane Ouattara se dégradent. Le 23 décembre 2019, de retour d’un séjour en Europe, Guillaume Soro tente de regagner la Côte d’Ivoire, mais son avion est dérouté au Ghana et un mandat d’arrêt est lancé contre lui. Dans la foulée, plusieurs de ses proches sont arrêtés. Quand Alassane Ouattara, après la mort brutale d’Amadou Gon Coulibaly, candidat du RHDP à la présidentielle de 2020, décide de briguer un 3e mandat, Guillaume Soro oppose un vif refus.
Il appelle les principaux opposants ivoiriens, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’guessan et Mamadou Koulibaly, à boycotter le scrutin. Finalement, malgré la mise en place du CNT (Conseil national de transition) présidé par le chef de file du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), le président sortant conserve son pouvoir. Un an plus tard, on apprend auprès d’El Hadj Mamadou Traoré, que Guillaume Soro a tenté de convaincre Kouadio Konan Bertin dit KKB, l’unique adversaire d’ADO, de ne pas prendre part au scrutin.
Il révèle que son mentor « avait réussi à convaincre Bédié et Affi N’guessan à ne pas participer à l’élection présidentielle afin de ne pas entériner le braquage électoral qui était en cours ». Le soroiste ajoute également que le fondateur de GPS (Générations et peuples solidairs) avait convaincu que ces deux opposants. « Il (Guillaume Sor, NDLR) est également entré en contact avec KKB pour le convaincre de ne pas participer à l’élection présidentielle ». Si KKB avait suivi Bédié et Affi N’guessan, poursuit-il, Alassane Ouattara ne « pouvait pas du titre de président de la République, car il ne serait pas élu ».