Au Soudan, par des tirs, l’armée qui a pris le pouvoir ce lundi lors d’un coup d’Etat à Khartoum, a tué 3 personnes et en a blessées 80 autres lors de manifestations.
Soudan: Plusieurs manifestants dans les rues de Khartoum, décidés à défendre la révolution
Trois personnes ont été tuées et 80 autres blessées par des tirs de l’armée lundi à Khartoum lors de manifestations massives dénonçant un coup d’État et l’arrestation de la quasi-totalité des dirigeants civils, a indiqué un syndicat soudanais de médecins prodémocratie.
Les forces armées soudanaises ont décrété l’état d’urgence dans tout le pays, dès ce lundi 25 octobre 2021. Après que le général Abdel Fattah al-Burhane eut dissous les organes de transition dans un putsch dénoncé à l’international, le Premier ministre Abdallah Hamdok, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté, plus haute autorité de la transition, étaient toujours dans «un lieu inconnu» aux mains des militaires.
La rue qui est bien décidée à ne pas voir s’échapper la transition démocratique qu’elle pensait voir naître en renversant, en 2019, le dictateur Omar el-Béchir, continuait, lundi, de crier son opposition au coup de force de l’armée. «Le peuple a choisi un État civil», et «non un pouvoir militaire», ont scandé les manifestants à Khartoum.
Dans le pays pauvre d’Afrique de l’Est, quasiment toujours sous la férule des militaires et des islamistes depuis son indépendance il y a 65 ans, la transition battait de l’aile depuis longtemps.
En avril 2019, l’armée a mis fin à 30 ans du pouvoir Béchir sous la pression d’une mobilisation de masse et, depuis août de la même année, le Conseil de souveraineté, composé équitablement de civils et de militaires, a pris la tête du pays, promettant les premières élections libres fin 2023.
Lundi matin, la télévision d’État a été prise par les militaires et à la mi-journée, le général Abdel Fattah al-Burhane y est apparu, répétant qu’il souhaitait toujours « une transition vers un État civil et des élections libres en 2023 », malgré la relève de tous les dirigeants de leurs fonctions.