Âgée de 95 ans, la reine d’Angleterre Elizabeth II a été hospitalisée du 20 au 21 octobre 2021 pour des « examens préliminaires », cette grosse frayeur au palais royal de Buckingham qui relance le débat sur l’état de santé de la monarque.
Hospitalisée en 2013, la reine d’Angleterre, Elizabeth II, alitée 8 ans après, la courionne s’inquiète
Quelles seraient les conséquences si la monarque venait à disparaître ? Stéphane Bern, animateur de radio, de télévision et spécialiste des têtes couronnées d’Europe, nous répond.
Si son état de santé ne semble pas préoccupant, la nouvelle d’une hospitalisation de plus après celle de 2013 pose la question d’une éventuelle incapacité de la cheffe d’État à exercer ses fonctions, et du protocole prévu pour y répondre.
C’est l’un des secrets les mieux gardés de la monarchie britannique. D’ordinaire on ignore tout de l’état de santé des membres de la famille royale. Et qui plus est, de celui de la reine Elizabeth II.
Sauf quand Buckingham Palace se voit dans l’obligation de justifier l’annulation d’un engagement ou d’indiquer qu’elle sera absente à un événement où elle était annoncée. Autre circonstance où des explications sont nécessaires: lorsqu’il y a des fuites dans la presse.
C’est ce qui a été le cas cette semaine. Après que le Palais a prévenu à la dernière minute que la souveraine ne se rendrait pas en Irlande du Nord ces mercredi 20 et jeudi 21 octobre 2021, sur avis médical, il s’est vu contraint de communiquer sur sa courte hospitalisation qu’avait révélée le tabloïd «The Sun».
Record de longévité sur le trône britannique
Tout en minimisant. Si la monarque, âgée de 95 ans, s’est rendue au King Edward VII Hospital à Londres dans l’après-midi de mercredi, c’est juste pour subir des examens, et si elle y a passé la nuit, c’est juste parce que ceux-ci ont été plus longs que prévus et qu’il était trop tard pour rentrer à Windsor, nous dit-on, ajoutant qu’elle va très bien puisque dès son retour jeudi matin elle était à son bureau.
Elizabeth II détient le record de longévité sur le trône britannique, auquel elle a accédé il y a près de 70 ans, en 1952. Cheffe d’État de 16 royaumes, elle participe à de très nombreuses missions de représentation sur le territoire britannique.
Ainsi, le 12 octobre dernier, elle a suivi une messe à l’abbaye de Westminster, puis prononcé un discours à Cardiff, au Pays de Galles, le 14, avant d’assister le 16 à des courses hippiques, sa passion, à Ascot, près de Windsor. Début novembre, elle est même attendue lors de la conférence de l’ONU sur le climat de la COP26, organisée à Glasgow, en Écosse.
Le Regency Act prévoit une éventuelle régence exercée par une autre personne
Mais son âge avançant, c’est désormais son fils, le prince Charles, qui la remplace à l’étranger depuis 2013. C’est aussi lui qui remet les décorations dans la salle de bal de Buckingham Palace ou qui passe en revue les troupes. Une préparation pour l’héritier de la couronne, et un avant-goût de ce que prévoit le protocole en cas d’incapacité de la reine à exercer ses fonctions, par exemple pour cause de maladie.
Si un tel cas survient, les textes légaux ont tout prévu. Ainsi, le Regency Act, établi en 1728 et modifié pour la dernière fois en 1953, définit les termes d’une éventuelle régence, une période durant laquelle le pouvoir est exercé par une personne n’étant pas le souverain. Il stipule notamment que la régence ne doit durer que le temps de l’incapacité du monarque.
Le Prince Charles, prêt, pour la succession
Ainsi, pour que le souverain cède temporairement sa place, il faudrait que trois personnes ou plus, parmi une liste déjà établie, déclarent par écrit qu’il est incapable d’exercer ses responsabilités royales. Ces trois personnes sont l’époux ou épouse du roi ou de la reine, le Lord Chancelier (équivalent du ministre de la Justice), le Président de la Chambre des communes, et les deux juges les plus importants du Royaume-Uni : le Lord Chief Justice et le Master of the Rolls.
Qui, alors, prendrait la place qu’Elizabeth II ? Le protocole prévoit que le régent soit la première personne dans l’ordre de succession au trône, à condition qu’elle soit majeure. Comme chacun sait, c’est donc le prince Charles, aujourd’hui âgé de 72 ans, qui assurerait le pouvoir.