Du berger à la bergère, tel semble être la passe d’armes entre Laurent Gbagbo et le gouvernement ivoirien. Pour Issiaka Diaby, cette situation est imputable au pouvoir d’Abidjan, qui s’est abstenu de procéder à l’arrestation de l’ancien chef d’État ivoirien dès son retour à Abidjan.
Issiaka Diaby : « Vraiment dommage pour ces Gouvernants »
L’effet domino se poursuit à la suite de l’interview accordée par Laurent Gbagbo à France 24. Le tout nouveau président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) avait en effet déclaré qu’il ne reconnait pas la condamnation de 20 ans à lui infligée par la justice ivoirienne dans l’affaire du casse de la BCEAO. Ajoutant que cette condamnation est « inadmissible ».
La réaction du gouvernement ivoirien ne s’est nullement pas fait attendre. Amadou Coulibaly, porte-parole, n’a pas manqué de rappeler à l’ancien pensionnaire de la cellule 32 de Scheveningen qu’il demeure « poursuivi par la justice ivoirienne ». L’invitant ainsi à faire profil bas.
Au nombre des réactions à cette empoignade, celle d’Issiaka Diaby a retenu l’attention de bon nombre d’internautes et autres observateurs. À en croire le président du Collectif des victimes des crises en Côte d’Ivoire (CVCI), c’est bien la faute du pouvoir ivoirien si une telle situation s’est produite.
« Vraiment dommage pour ces Gouvernants. Donc c’est seulement maintenant que vous vous rendez compte », a rétorqué le président des victimes sur sa page Facebook, avant de faire remarquer : « C’est pourquoi il nous a été donné de constater que, dès son retour en Côte d’Ivoire, vous avez savamment orchestré un plan au détriment de l’émergence d’un État de droit pour parvenir à soustraire Monsieur Laurent Gbagbo, le Frère de Monsieur Alassane Ouattara, de l’exécution d’une décision de Justice. »
Puis, il ajoute : « Sinon, il y a très longtemps que les victimes en Côte d’Ivoire perçoivent Monsieur Laurent Gbagbo comme étant une personne en rupture avec toutes les sources de resocialisation du fait de la longue crise sociopolitique armée qu’il a lui-même créée dans ce PAYS. »
À noter que dès l’annonce du retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire à la suite de son acquittement à la CPI, Issiaka Diaby et les victimes avaient alors organisé une manifestation pour appeler les autorités ivoiriennes à procéder à l’arrestation de l’ancien président ivoirien. Mais il avait été rappelé à l’ordre par les tenants du pouvoir.