La statue de Thomas Jefferson a été retirée de la salle de conseil de la Mairie de New York. En cause, le passé esclavagiste de l’ancien président américain, a-t-on appris lundi auprès des médias.
Thomas Jefferson: 600 esclaves travaillaient dans une plantation du 3e président des Etats-Unis
Alors que les Etats-Unis procèdent à une remise en cause globale de leur histoire, notamment au regard de leur passé esclavagiste, la mairie de New York a pris une décision radicale à ce sujet, lundi 18 octobre. La statue du président Thomas Jefferson ne trônera plus dans la salle du conseil de la municipalité. Considéré comme l’un des pères fondateurs des États-Unis, l’ancien chef de l’Etat avait sa statue qui présidait depuis plus d’un siècle la salle de son conseil.
Cette œuvre du sculpteur français Pierre-Jean David d’Angers devrait être déplacée dans une salle de la Société historique de la ville, consacrée à l’histoire de New York et plus largement des États-Unis. Le conseil municipal, réuni en commission, a adopté à l’unanimité cette décision de retrait. Thomas Jefferson est connu pour avoir activement participé à la rédaction de la déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 et pour avoir été le troisième président du pays. Mais il possédait aussi une plantation en Virginie, dans laquelle travaillaient plus de 600 esclaves. Six enfants sont nés de son union avec une des femmes esclaves de la plantation, Sally Hemings.
Un héro, pas un dieu ni un saint
Dans la société américaine du XVIIIe siècle, il était d’ailleurs fréquent que des maîtres blancs aient des relations sexuelles avec certaines de leurs esclaves noires. Dans les années 1990, la mise en lumière de ce pan de la vie de Thomas Jefferson avait fait grand bruit. Des descendants de Sally Hemings avaient même été invités dans l’émission de la journaliste Oprah Winfrey en 1998. Ces révélations « nous rappellent que nos héros, à commencer par nos présidents, ne sont ni des dieux ni des saints, mais des êtres en chair et en os », avait souligné à l’époque l’historien Joseph Ellis, cité par Libération.