La force française Barkhane a opéré, le mardi 12 octobre 2021, le retrait de son dernier convoi logistique de Kidal. Cette opération s’inscrit dans la volonté annoncée d’Emmanuel Macron de fermer progressivement les bases françaises.
Barkhane cède progressivement la place à la Minusma et aux FAMa
Emmanuel Macron déclarait, en marge d’un Sommet des pays du G5 Sahel, en juillet dernier, sa ferme volonté de fermer les emprises françaises de Kidal, Tessalit et Tombouctou « d’ici le début de l’année 2022 ». Loin d’être des paroles en l’air, le président français avait mis un point d’honneur à oeuvrer à la fin prochaine de l’opération Barkhane dans la région du Sahel.
C’est dans cette dynamique que le « dernier convoi logistique est parti mardi à 5 heures » de Kidal, le fief de l’ex-rébellion touarègue, a déclaré le Colonel Pascal Ianni. Le porte-parole de l’État-major précise qu’un léger dispositif restera toutefois sur place pour « conduire les formalités administratives et logistiques », avant d’indiquer : « Le transfert vers la Minusma et les forces armées maliennes sera définitif d’ici une dizaine de jours. » Après Kidal, les bases de Tombouctou et de Tessalit suivront très bientôt.
Ce retrait de Barkhane intervient alors que le ton est monté d’un cran entre Paris et Bamako relativement aux présumées discussions entre les autorités maliennes et le groupe russe Wagner. Du haut de la tribune de la 76e Assemblée générale des Nations unies, Choguel Maiga, Premier ministre de la transition malienne, accusait la France d’avoir abandonné le Mali en plein vol, alors que le terrorisme s’est métastasé sur tout le territoire malien.
Cette sortie du chef du gouvernement malien n’a pas été du goût d’Emmanuel Macron. « Nous sommes là parce que l’État malien l’a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes », avait déclaré le président français, avant d’ajouter : « Qu’il y ait tant de mépris des actuels dirigeants maliens à l’égard de nos soldats, des vies qui ont été laissées, c’est inadmissible. »