Laurent Gbagbo créera son parti politique. De retour de La Haye après dix années d’absence, l’ancien président ivoirien n’a pas voulu engager le bras de fer avec Pascal Affi N’guessan pour le contrôle du FPI (Front populaire ivoirien). Mais pourquoi le « Woody » de Mama a-t-il pris une telle décision ?
Laurent Gbagbo : « Nous avons décidé qu’il fallait mieux déménager »
Lundi 9 août 2021, Laurent Gbagbo, rentré en Côte d’Ivoire le 17 juin, a organisé un comité central au Palais de la culture de Treichville. Ce jour-là, l’ex-chef d’État a fait savoir qu’il abandonne le FPI (Front populaire ivoirien) aux mains de Pascal Affi N’guessan. « Quand Affi a vu que Assoa quittait le Ghana, il a compris que c’était sérieux. J’ai montré ma disponibilité à discuter avec lui. Katina m’appelle d’Accra pour me dire qu’Affi veut effectivement venir te voir pour te remettre le parti. J’ai demandé qu’il vienne me voir directement. Premier tête-à-tête à 3 de 1h et plus. Habiba Touré était là. Affi a parlé et a sorti un document où il posait des revendications le concernant: il donne le parti et il devient premier vice-président assurant l’intérim totalement. Je l’écoutais. On dirait que ce n’est pas du FPI qu’il s’agissait. Ma décision était : on ne peut rien faire avec Affi », avait déclaré l’ancien détenu de La Haye.
Le cap est désormais mis sur la création du nouveau parti politique. Laurent Gbagbo a déjà lancé la machine. Le congrès constitutif dudit parti est prévu pour le samedi 16 et le jeudi 17 octobre 2021. Dans une parution de nos confrères d’Ivoir’Hebdo, le natif de Gagnoa livre les raisons pour lesquelles il n’a pas voulu affronter Pascal Affi N’guessan pour la gestion du FPI.
« Pour les raisons que vous connaissez, le parti FPI a décidé de quitter le FPI pour aller construire une autre maison. Ici , on est dans un système où ceux qui gouvernent ont pris en otage le sigle FPI et l’ont séquestré par le biais de décisions de la justice. On avait le choix entre prendre les avocats, même tous les avocats de Côte d’Ivoire et batailler, en y mettant du temps et de l’argent et de l’énergie et faire ce que nous avons fait. Et comme c’est politique , oui cet accaparement du FPI est purement politique , parce qu’on ne peut pas dire qu’il s’agit du droit. Nous avons décidé qu’il fallait mieux déménager et aller replanter la maison dans un endroit moins mouillé et plus sec », a expliqué Laurent Gbagbo.
À propos de son nouveau parti politique, Laurent Gbagbo a cru bon de préciser qu’il « n’obligera jamais quelqu’un à dissoudre son parti » pour le rejoindre. Mais si quelqu’un veut venir, on ne le repoussera pas . Tous ceux qui veulent venir dans ce parti en construction, tous ceux qui veulent participer aux objectifs du nouveau parti sont les bienvenus. J’aimerais que chacun soit serein dans sa tête et ait des arguments pour convaincre les Ivoiriens et les Ivoiriennes à venir avec nous », a-t-il dit.