La Tunisie s’est dotée ce lundi d’un nouveau gouvernement autour de la Première ministre Najla Bouden Romdhane, elle-même nommée par le président Kais Saied.
Tunisie : Un nouveau gouvernement qui porte la marque du président Saïed
La nouvelle Première ministre, Najla Bouden, a prêté serment ce 11 octobre et a annoncé la composition de son gouvernement. Nommée fin septembre et pour la première fois dans l’histoire du pays et du monde Arabe, la formation du gouvernement a été confiée à une femme, l’universitaire Najla Bouden.
Celle-ci, ainsi que son équipe jouiront de prérogatives considérablement réduites après le coup de force de Kais Saied. Promue officier dans l’ordre national du Mérite (Tunisie), Najla Bouden a été nommée le 29 septembre, plus de deux mois après le limogeage le 25 juillet du Premier ministre Hichem Mechichi par le chef de l’État qui a également gelé le Parlement et pris en main le pouvoir judiciaire.
Née en 1958 et scientifique de formation, Mme Bouden, qui a pratiquement le même âge que le président Kais Saied et est originaire de la ville de Kairouan, est inconnue du grand public.
Ingénieure diplômée en 1983 de l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie, elle est également titulaire d’un doctorat en géologie après avoir conduit sa thèse au sein de l’École nationale supérieure des mines de Paris.
En 2011, elle est nommée directrice générale de la qualité au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, puis occupe dès 2015 le poste de chargée de mission au cabinet du ministre Slim Choura.
À partir de septembre 2016, elle assume les fonctions de chef de l’unité de gestion par objectifs pour l’exécution du projet de la réforme de l’enseignement supérieur en vue de l’appui à l’employabilité des diplômes de l’enseignement supérieur, au même ministère.
Le 29 septembre 2021, le président Kaïs Saïed annonce avoir désigné Najla Bouden pour former le nouveau gouvernement du pays. C’est la première fois qu’une femme prend la tête du gouvernement en Tunisie, même si les pouvoirs octroyés à ce rôle ont été considérablement amoindris
Dans un discours lors de la prestation de serment, Najla Bouden, 63 ans, a affirmé que « la lutte contre la corruption sera le plus important objectif » de son gouvernement, qui compte 25 membres outre sa cheffe.
Seuls deux ministres dans le nouveau gouvernement, ceux des Affaires étrangères, Othman Jarandi, et de l’Education, Fethi Selouati, appartenaient à l’ancien cabinet.
Les postes importants sont reviennent à des proches du président. Le portefeuille de l’Intérieur a échu à Taoufik Charfeddine qui avait occupé ce poste en 2020 avant d’être limogé par l’ex-Premier ministre Hichem Mechichi.
En dépit de la nomination d’une Première ministre, c’est le chef de l’Etat qui sera le réel détenteur du pouvoir exécutif. Il présidera le conseil des ministres, en vertu de ses « mesures exceptionnelles » adoptées en septembre.