Les Marseillais qui lui conservent un immense respect, ont rendu un dernier hommage à Bernard Tapie décédé le 3 octobre 2021 des suites d’un double cancer à l’âge de 78 ans. La cérémonie s’est tenue ce vendredi à la cathédrale de la Major.
Bernard Tapie, l’homme qui a fait briller l’OM dans les années 1990
Le 8 octobre 2021, les obsèques de Bernard Tapie ont eu lieu en la cathédrale La Major à Marseille. Son cercueil a quitté l’édifice sous les applaudissements et les chants des supporters. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes, parmi lesquelles Basile Boli, Eric Di Meco, Jean-Louis Borloo ou encore le maire de Marseille Benoît Payan. Pendant toute la cérémonie, plusieurs d’entre eux ont pris la parole. Renaud Muselier, Jean-Louis Borloo, Benoît Payan; tous ont salué « Nanard », le « gladiateur » comme l’a souligné son ami de 40 ans, Jean-Louis Borloo.
L’un des temps forts de cette cérémonie est la prise de parole de son petit fils Rodolphe Tapie qui a livré un discours émouvant mais surtout plein de sourire en évoquant son « Daddy » avec des anecdotes croustillantes avec sa tante, Sophie Tapie, mais également la sortie du cercueil acclamé comme dans un stade de foot par les supporters. Indissociable du parcours de « Nanard », le football a en effet dicté le rythme de ses relations franco-belges. Lorsque l’homme d’affaires rachète cette autre entreprise qu’est l’Olympique de Marseille en 1986, c’est en effet un « echte » Bruxellois, l’entraîneur Raymond Goethals, qui lui offre le trophée ultime, sept ans plus tard, à savoir la Ligue des Champions, seule et unique coupe d’Europe remportée par un club français à ce jour.
« Tu entres dans le Panthéon du cœur des Marseillais », lui a assuré Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Nanard le taulard
Mais c’est aussi le football qui sera au coeur de ses premiers ennuis judiciaires et qui le conduira derrière les barreaux. Condamné en 1996 à deux ans de prison dont huit mois ferme (il en fera six) dans l’affaire du match truqué OM-Valenciennes, il couchera son expérience carcérale sur papier dans le livre Librement dont il fera la promotion en France et en Belgique à l’été 1998. A cette époque, l’homme est déjà une icône lorsque je lui propose une interview croisée avec Benoît Poelvoorde à l’hôtel Amigo de Bruxelles, une ancienne prison reconvertie en un établissement de luxe…
Successivement chanteur, ingénieur, chef d’entreprise, animateur télé, président de club de football, député, conseiller régional, ministre de la Ville sous François Mitterrand et acteur dans un film de Lelouch, Bernard Tapie en impose par sa gouaille et son parcours unique.