S’il y a une victime collatérale dans l’affaire des Pandora papers en Côte d’Ivoire, c’est bien le journal L’Éléphant Déchaîné. Assalé Tiémoko, patron du journal, et Noël Konan, son employé et auteur des révélations sur le Premier ministre ivoirien, ont porté leur différend devant la justice.
La bataille Assalé Tiémolo – Noël Konan se déporte en justice
Au nombre des 600 journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui ont mené les investigations ayant abouti aux révélations sur la fraude fiscale dénommée Pandora papers, se trouve Noël Konan. Le journaliste ivoirien était en effet chargé de collecter les informations sur des personnalités ivoiriennes, détentrices de sociétés offshore dans des paradis fiscaux. Dans son enquête, le confrère a incriminé le Premier ministre Patrick Achi et quatre autres personnalités ivoiriennes.
L’Eléphant Déchaîné, le canard ivoirien pour lequel travaille le journaliste, n’a cependant pas publié le résultat de l’enquête, à la grande frustration de son auteur. « Ce que je craignais depuis un moment a fini par arriver. Mon enquête sur le Premier Ministre, Patrick Achi, n’a pas été publiée dans mon organe », s’était offusqué Noël Konan.
Un communiqué de la Rédaction de L’Eléphant Déchaîné indiquait cependant que, conformément à sa logique de « ne rien affirmer, ne rien amalgamer sans preuve », il lui fallait demander « des informations complémentaires » et « vérifier l’authenticité de la pièce et le lien entre cette pièce et l’affaire de Pandora papers » avant de publier l’article.
L’enquêteur ivoirien d’ICIJ est à nouveau monté au créneau pour, dit-il, faire des « précisions de taille ». Chose qui fut faite en déclarant dans un nouveau tweet que le patron de L’Eléphant Déchaîné lui a indiqué qu’un « tel papier pourrait faire des amalgames parce qu’il y a une bataille pour la présentielle de 2025 au RHDP. Les gens disent qu’il n’est pas un pur produit du RDR ».
Outre la tournure politique, c’est maintenant devant la justice que cette affaire a été portée. « Mon patron, Assalé Tiémoko Antoine a décidé de mener une bataille judiciaire avec moi. Et bien, j’attends de voir la suite », a déclaré sur son compte Twitter, le journaliste Noël Konan.
C’est donc à croire qu’au-delà des personnalités ivoiriennes incriminées par l’enquête des Pandora papers, le journal L’Eléphant Déchaîné apparaît comme une victime collatérale de cette affaire d’évasion fiscale.