Les supposées discussions entre Bamako et le groupe russe Wagner se précisent de plus en plus. Même si les officiels Maliens battent en brèche ce qu’ils qualifient d’allégation, les propos de Sergueï Lavrov viennent confirmer les négociations en cours.
Le Mali s’était tourné vers « militaire privée de Russie », selon Sergueï Lavrov
À la tribune des Nations Unies, lors de sa 76e Assemblée générale à New York, Choguel Maiga a été on ne peut plus dur envers la France, qu’il a accusée d’avoir abandonné le Mali « en plein vol », alors que le terrorisme battait encore son plein dans le pays. Interrogé par les médias français RFI et France 24 à propos des discussions avec le groupe de paramilitaires Russes, Wagner, le Premier ministre de la transition malienne s’est voulu formel : « Moi, je ne connais pas de groupe Wagner. C’est la presse et vous qui le dites. Le jour où le gouvernement malien va signer un accord, et ce n’est pas pour longtemps, on rendra public avec qui on a signé, et en ce moment, je serai prêt à répondre à toutes les questions. »
Le Président Emmanuel Macron, à la suite de Florence Parly, ministre française des Armées, s’était alors insurgé contre les propos du chef du PM Choguel Maiga, qu’il a jugé d’ « inadmissible ». Le Mali a par la suite réceptionné quatre (4) hélicoptères neufs MI-171, payés sur fonds propres, et des armes et munitions offertes par la Fédération de Russie.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères avait confirmé, à l’AG de l’ONU, que Bamako s’est effectivement « tourné vers une entreprise militaire privée de Russie » pour l’aider à combattre les groupes djihadistes. Même s’il ne cite pas la société Wagner, sa sortie pourrait bien confirmer la rumeurs persistantes.
À en croire le chef de la diplomatie russe, les autorités maliennes se sont adressées à des compagnies armées privées parce que « la France a décidé de réduire significativement sa présence militaire qui lutte contre les cellules terroristes qui sont dans le nord du pays et contre qui la France n’a finalement pas réussi parce que les terroristes continuent à mener le bal sur place ».
Le collaborateur du Président Vladimir Poutine indique par ailleurs que Bamako et Moscou ont un programme de coopération politico-militaire qui se bonifie au fil des années. À ce titre, Sergueï Lavrov interpelle-t-il l’Union européenne : « Je pense que ça serait mieux de coordonner nos mouvements entre la Fédération de Russie et l’Union européenne en matière de lutte contre le terrorisme, pas seulement au Mali, mais dans toute la zone du Sahel. Mais dire que je suis ici le premier et vous devez quitter les lieux. Ce n’est pas comme ça qu’on doit parler. »