Le nom de Achi Patrick figure en bonne place dans l’affaire de fraude fiscale dénommée « Pandora papers », qui éclabousse plusieurs dirigeants à travers le monde. Le Premier ministre ivoirien a nié, dans un communiqué, toute transaction illicite dans la création de sa société à l’international, apprend-on de l’AFP qui livre de larges coupures de ce communiqué.
Achi Patrick dément toute « transaction illicite » avec sa société des Bahamas
Six cents (600) journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont mené une enquête dénommée « Pandora papers » devant servir à mettre à nu des évasions fiscales de grande envergure. 29 000 sociétés offshores ont en effet été passées au scanner en vue de dévoiler les personnalités qui sont cachées derrière elles.
Au terme de ces investigations, de nombreux dirigeants, aussi bien à la retraite qu’en exercice, ont été cités dans cette autre affaire. Au nombre de ces personnalités, le Premier ministre ivoirien, Achi Patrick, qui est présenté comme le propriétaire d’une société dénommée Allstar Consultancy Services Ltd, basée dans un paradis fiscal aux Bahamas.
« Le Premier ministre Patrick Achi contrôlait une société aux Bahamas jusqu’à au moins 2006 », rapporte le journal Le Monde, partenaire dans cette enquête. Cependant, la réaction du mis en cause ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié par ses services, Jérôme Patrick Achi s’insurge contre « l’utilisation malveillante qui semble être faite de cette information ».
Évoquant la société incriminée, les communicants du chef du gouvernement ivoirien précisent qu’il y a 25 ans, « alors entrepreneur et consultant en stratégie, Patrick Achi a créé en 1996 à Abidjan la Société +Stratégie et Management Consultants+ qui est intervenue pour de nombreux clients privés ou publics en Côte d’Ivoire et a toujours rempli l’ensemble de ses obligations légales, fiscales et sociales ».
Poursuivant sur sa lancée, le chef de la primature ivoirienne explique que dans la perspective de missions à l’international, que son activité de consultant pouvait impliquer légitimement, « une société a été immatriculée en 1998 à l’étranger, avec toutes les formalités légales ». Et ce, alors qu’il n’avait « aucun engagement politique ni aucune fonction publique, institutionnelle ou de cabinet ».
Toutefois, précise le collaborateur d’Alassane Ouattara, « cette société immatriculée à l’étranger n’a en fait jamais eu aucune activité », avant que celui qui est présenté comme son propriétaire et agissant par le biais d’un accord de fiducie s’en sépare en 2006.
« Cette société n’a jamais servi de support à la moindre évasion fiscale, à la moindre transaction illicite, au moindre détournement de fonds publics, à la moindre activité illégale », a-t-il fait cette mise au point. Avant de mettre ses détracteurs en garde.
« Prétendre le contraire est une atteinte grave à la vérité comme à l’honneur et l’éthique tant civique que professionnelle de Patrick Achi ». Ce dernier « ne permettra plus que son nom puisse être amalgamé avec des agissements illicites et ainsi sali par des esprits aux motivations indéterminées », a-t-il conclu.