Duel de titans, vous avez dit ? Le duo emblématique du football camerounais Samuel Eto’o – Seidou Mbombo vire au duel. Le Président sortant de la Fecafoot qui œuvre à sa réélection, va croiser le fer avec son ancien allié, Samuel Eto’o.
Samuel Eto’o – Seidou Mbombo, les frères alliés devenus ennemis
Ils ont formé une coalition il y a à peine deux ans pour faire main basse sur l’administration du football camerounais. Mais depuis que l’ex-capitaine des Lions indomptables a rendu publique sa candidature à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), des dissensions sont apparues entre les deux principales figures du football du pays de Roger Milla et Antoine Bell. Si Samuel Eto’o a aidé à financer, puis a soutenu la mascarade électorale conçue par son ancien avocat Maître Happi, au lieu d’être celui qui fait le roi, il préfère désormais être le Roi du foot camerounais, s’indigne Camfoot.
La première valse annonciatrice a lieu fin septembre avec l’élection de l’ancien attaquant du FC Barcelone désigné en avril 2019 ambassadeur de la Coupe du monde de football Qatar 2022, au titre de délégué dans la Sanaga-Maritime. Mbombo Njoya s’est lui aussi plié à la même rigueur électorale dans son fief du département du Noun. Sans aucune opposition, ses colistiers et lui ont obtenu un score soviétique de 100%. La bataille va désormais se porter au niveau régional, et on voit mal l’un ou l’autre y perdre des plumes.
Samuel Eto’o pourra-t-il renverser le tandem Mbombo Njoya-Motsepe ?
Joueur africain le plus titré de l’histoire, Samuel Eto’o coule une fin de carrière paisible et dorée depuis sa retraite professionnelle. Mais il pourrait sortir très égratigné du nez fourré dans les affaires de la maison Fecafoot. L’homme qui a favorisé dans l’ombre le partenariat commercial qui lie (officiellement depuis le 4 décembre) le Rwanda au club français Paris Saint-Germain, propriété de l’émir du Qatar, est loin de partir gagnant dans ce duel impitoyable et fratricide qui s’annonce à Douala.
Car Seidou Mbombo Njoya, fils du récent défunt Roi sultan des Bamouns Ibrahim Mbombo Njoya, est serein, le regard rivé vers la Confédération africaine de football (CAF) et la Fifa. A l’instar de la star du football ivoirien, Didier Drogba et candidat à la présidence de la FIF, Mbombo bénéficie du soutien de Patrice Motsepe, le président de la Caf, lequel est lui-même proche de Gianni Infantino, le patron de la Fifa. Une dispute oppose en ce moment déjà les différents candidats au sujet de la composition du collège électoral. En effet, par un communiqué non daté, la commission électorale de la fédération avait publié une liste provisoire de clubs de championnats départementaux susceptibles de prendre part au processus électoral en cours.
Candidat à la succession de Seidou Mbombo Njoya, l’ancien Lion indomptable Emmanuel Maboang Kessack avait saisi le 21 août dernier la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique du Cameroun et avait obtenu la suspension de la décision. Il avait en effet estimé que 42 clubs avaient été inscrits frauduleusement sur la liste provisoire car ils ne remplissaient plus les conditions requises. Il avait également jugé que cette inscription visait à gonfler artificiellement le nombre de votants favorables au président sortant. Loin de s’avouer vaincu, le président sortant avait mandaté ses avocats afin qu’ils demandent au TAS de suspendre cette décision et de réintroduire les fameux 42 clubs dans le processus. Le duel Eto’o – Seidou, c’est une histoire de David et Goliath. Wait and see.