Un autre dossier explosif d’évasion fiscale vient d’être publié à la suite d’une enquête de l’ICIJ. Au nombre des personnalités épinglées, Patrick Achi, Premier ministre ivoirien, qui « contrôlait une société aux Bahamas depuis au moins 2006 ».
Patrick Achi, patron du Allstar Consultancy Services Ltd aux Bahamas (?)
« Pandora Papers », tel est le nom de baptême d’une enquête d’envergure réalisée par 600 journalistes qui ont passé au scanner environ 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29 000 sociétés offshores.
Cette enquête réalisée par l’International Consortium of Investigative Journalists (l’ICIJ), révèle les noms de plusieurs dizaines de dirigeants à travers le monde, qui ont placé d’importants investissements dans des paradis fiscaux.
Parmi les dirigeants africains, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a été présenté comme étant propriétaire d’une société offshore. « Le Premier ministre Patrick Achi contrôlait une société aux Bahamas jusqu’à au moins 2006 », rapporte le journal Le Monde.
L’actuel chef du gouvernement ivoirien, alors conseiller du ministre ivoirien de l’Énergie en 1998, est devenu propriétaire d’une société du nom de Allstar Consultancy Services Ltd, basée aux Bahamas.
Sauf que ces documents n’indiquent pas l’objet de l’entreprise et ne font état d’aucun actif. De même, le nom de Jérôme Patrick Achi n’était pas enregistré sur les documents officiels, car agissant par le biais d’un accord de fiducie, masquant ainsi sa propriété.
« En 2006, il aurait transféré la gestion de la société au bureau des Bahamas au cabinet d’avocats Alemán, Cordero, Galindo & Lee (Alcogal). La même année, Alcogal serait devenu l’agent enregistré d’Allstar Consultancy Services Ltd », poursuivent les investigateurs de l’ICIJ.
Pas d’explication ou de démenti pour l’instant du côté de la Primature ivoirienne, encore moins de la Présidence afin d’élucider cette affaire de « Pandora papers » dans laquelle est citée l’homme de confiance du Président Alassane Ouattara.
À noter que quatre autres personnalités politiques ivoiriennes ont été citées par les enquêteurs, mais leurs identités n’ont pour l’instant pas été révélées. N’empêche que les Présidents Ali Bongo du Gabon, Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo ou encore Uhuru Kenyatta du Kenya figurent en bonne place sur cette liste noire.