Sept responsables d’agences de l’ONU bientôt expulsés d’Éthiopie, annonce le ministère des Affaires étrangères à Addis-Abeba. Ces personnalités et organisations ciblées ont toutes dénoncé les conditions de vie désastreuses au Tigré.
Éthiopie: Les patrons de Unicef et Ocha ont 72 heures pour quitter Addis-Abeba
Le gouvernement éthiopien a annoncé jeudi l’expulsion de sept responsables d’agences de l’ONU accusés d’« ingérence », une décision qui alimente les craintes autour de la grave crise humanitaire en cours dans le nord du pays, ravagé par la guerre depuis plus de dix mois. Le communiqué donne sept noms de responsables d’agences de l’ONU, parmi lesquelles “le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Tous doivent quitter le territoire de l’Éthiopie dans les 72 prochaines heures”, ajoute le ministère.
Cette expulsion spectaculaire est le résultat de plusieurs mois d’escalade entre, d’une part, un gouvernement éthiopien inflexible, et de l’autre, une communauté humanitaire de plus en plus frustrée, notamment par le manque d’accès à la province du Tigré. L’ONU fait pression pour obtenir la mise en place de corridors humanitaires dans cette région et se plaint de blocages physiques et administratifs imposés par Addis-Abeba.
Le directeur de cette même agence humanitaire onusienne, le Britannique Martin Griffiths, a d’ailleurs comparé cette semaine, la catastrophe en cours au Tigré à la famine des années 1980 en Éthiopie. Une sortie qui n’a pas plu à Addis-Abeba, et qui a probablement contribué à placer ces diplomates onusiens sur la liste des persona non grata.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit choqué par cette décision, assurant que toutes les opérations humanitaires des Nations unies sont guidées par les principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. Selon des diplomates, une réunion en urgence du Conseil se sécurité de l’ONU se tiendra à huis-clos vendredi à la mi-journée sur cette expulsion. Elle a été demandée par l’Irlande, l’Estonie, la France, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis, a précisé un diplomate.