L’intrépide Wave continue son envolée inarrêtable dans le secteur du mobile money en Afrique. La Fintech americano-sénégalaise vient de lever 200 millions de dollars pour imposer ses services et s’étendre à de nouveaux marchés.
La révolution Wave, la fintech bouscule le mobile money dans l’UEMOA
C’est désormais clair. Il sera très difficile voire impossible de freiner son développement en Afrique. Après le Sénégal et la Côte d’Ivoire, la start-up Wave annonce son déploiement dans cinq nouveaux pays de l’Afrique de l’Ouest, tous membres de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine: le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Bénin.
Avec ses offres radicalement abordables pour séduire les clients, Wave dont l’application mobile money est la plus téléchargée au Sénégal et en forte croissance en Côte d’Ivoire, vient de gagner les cœurs des investisseurs.
Elle a convaincu Sequoia Heritage, Founders Fund, Stripe et Ribbit de mener une levée de fonds en série A de 200 millions de dollars (112 milliards de Fcfa). Une levée de fonds record dans le secteur. Elle fait porter sa valeur à 1,7 milliard de dollars soit 954 milliards de Fcfa.
L’ancien directeur de Y- Combinator Sam Altman et Partech Africa, déjà investisseur de Wave, ont également participé à cet investissement, et l’opération a été couronnée de succès.
La romance de Wave avec son service de mobile money a en effet commencé dans des endroits insoupçonnés que les acteurs traditionnels du secteur comme Orange, MTN ou encore Moov Africa ont longtemps désertés : chez les petits commerçants du secteur informel ou au sein des campagnes où nombreuses sont les personnes non bancarisées ne possédant pas de smartphone.
Créée seulement en 2011 par deux Américains pour baisser les frais des transactions en mobile money, la start-up de Drew Durbin et Lincoln Quirk installés à New York, a été enregistrée en 2016 à Dakar.
Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises – au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.
La Fintech a conquis de nombreux utilisateurs au Sénégal où plus de la moitié de la population adulte utilise ses services, et aussi en Côte d’Ivoire.
Bousculés par l’offre ultra-concurrentielle de Wave, les opérateurs de téléphonie mobile suivent impuissamment de près son évolution dans les deux pays.
Sur ses marchés existants, Wave reporte les paiements des factures sur les entreprises, ce qui permet d’épargner à ses utilisateurs des frais supplémentaires. Tout le contraire de leurs concurrents qui font payer ces frais aux usagers. Par ailleurs, la fintech fournit une carte QR gratuite qui permet à tout un chacun de faire des transactions chez un agent.
« Mais ce n’est que le début – notre mission est d’apporter un réseau financier moderne à tout le monde en Afrique », déclare l’Américain Drew Durbin, président-directeur général et co-fondateur de Wave.
Constitué en avril 2018, Wave Côte d’Ivoire a officiellement lancé ses activités en avril 2021. De 10 millions FCFA, le capital initial de l’entreprise a été porté à 766 millions FCFA en septembre 2020.