Alassane Ouattara, le chef de l’ Etat ivoirien, a évoqué le sujet de sa probable candidature au prochain scrutin présidentiel prévu en Côte d’Ivoire en octobre 2025.
Alassane Ouattara: « Mon seul regret, c’est la folie de quelques-uns qui sont prêts à tout, même au pire, pour le pouvoir »
Dans une interview accordée à Jeune Africaine, le président ivoirien Alassane Ouattara a évoqué plusieurs sujets de l’actualité socio-politique nationale, notamment la question de sa candidature au scrutin présidentiel de 2025. « Je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit, ma position est connue, puisque je l’avais exprimée en mars 2020 », a-t-il confié. Le 5 mars 2020, devant les deux chambres du Parlement ivoirien, réunies en Congrès, le président Alassane Ouattara avait solennellement pris l’engagement de se retirer de la course à la présidence, préférant passer le flambeau à une jeune génération compétente et expérimentée.
« Je voudrais annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération (…) Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020 », avait déclaré Alassane Ouattara à la grande satisfaction de l’opinion publique qui avait salué « une décision historique ».
Mais cette grande joie sera de courte durée en raison d’un revirement spectaculaire du chef de l’exécutif ivoirien. Le décès subit de son Premier ministre et candidat au scrutin présidentiel de 2020, conduira le président sortant à renoncer publiquement à sa décision de ne pas rempiler pour un troisième mandat présidentiel, invoquant le motif du court délai « qui sépare le pays de cette échéance fixée au 31 octobre 2020 ». « J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat… Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », déclarera Alassane Ouattara, le 6 août 2020 dans son adresse à la nation. « Le risque que notre pays recule dans bien des domaines, tout cela m’amène à reconsidérer ma position », s’est-il justifié.
Le président Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et ses pairs de l’opposition qui dénonçaient une violation flagrante de la constitution ivoirienne qui limite à deux le nombre des mandats, ont lancé un mot d’ordre de désobéissance civile, dans l’idée de faire barrage à cette « forfaiture ». Les violences qui ont éclaté à la suite de ce bras de fer autour de la légalité ou non de ce 3e mandat, ont fait près d’une centaine de morts, un demi-millier de blessés, d’importants dégâts matériels ainsi que de nombreuses arrestations dans les rangs de l’opposition.
« Avec le recul, je suis plutôt soulagé aujourd’hui de l’avoir prise (décision de briguer un troisième mandat au décès d’Amadou Gon Coulibaly). Mon seul regret, et il est de taille, c’est la folie de quelques-uns qui sont prêts à tout, même au pire, pour le pouvoir », s’est exprimé le président Ouattara près d’un an après ces tragiques évènements.