Simon Compaoré a quitté la tête du MPP, parti au pouvoir au Burkina Faso, à la faveur du dernier congrès. Mais le compagnon du président Roch Kaboré, tout en l’encensant, a clairement indiqué qu’il ne le soutiendra pas pour les prochaines échéances électorales.
Simon Compaoré quitte la tête du MPP, le parti de Roch Kaboré
À la faveur du deuxième Congrès extraordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir au Burkina Faso, Simon Compaoré avait annoncé les couleurs. « Ça me fait sourire quand on demande si Roch Marc Christian Kaboré ne fera pas un 3e mandat. À moins qu’il veuille se suicider, il ne le fera pas. Pas avec nous en tout cas. », avait déclaré le président du MPP à l’endroit du président burkinabè.
Cette mise en garde était d’autant plus cinglante que l’on s’attendait à voir un Simon Compaoré un peu plus incisif contre son ancien condisciple d’université. « Camarades, chers amis, voici venue l’heure de vous dire au revoir, de céder le maroquin de notre grand parti, à un autre camarade », avait-il déclaré, en guise d’adieu à ses camarades de parti, au terme de son mandat.
Cependant, alors qu’il rendait le tablier à la tête du MPP, l’ancien membre du parti du président déchu Blaise Compaoré a eu des mots, on ne peut plus élogieux, pour celui avec qui il a quitté l’ancien parti au pouvoir pour tenter la nouvelle aventure.
« Je voudrais aussi dire merci à mes compagnons… D’abord le Président Roch Marc Christian KABORE, le grand camarade, avec qui j’ai eu le plaisir de partager mon cursus universitaire et l’honneur d’avoir en commun, le cheminement politique. Dusse sa modestie en souffrir, je voudrais évoquer ici l’homme généreux, le politique au grand cœur, l’homme d’équilibre, l’homme du consensus, l’homme de la courtoisie, enfin l’homme d’État, qui sait s’imposer souvent, sans que l’on ne s’en aperçoive. En ces instants solennels, je voudrais te témoigner ma profonde gratitude et mon immense reconnaissance », a-t-il déclaré à l’égard du locataire du Kosyam, avant d’ajouter :
« Avoir travaillé à tes côtés et sous ta direction fût un grand honneur pour moi, mais surtout la source d’une riche expérience politique. Avoir partagé ton quotidien à Dijon restera sur le plan personnel, une rencontre très enrichissante et ton amitié, dont tu m’as fait l’honneur depuis toutes ces années, constituent le socle de notre parcours commun. »
Simon Compaoré a poursuivi les éloges à son camarade de parti, avant d’achever par cette solennité : « Très cher grand camarade, je fus bien souvent le confident de tes désirs et de tes aspirations. Doué d’une grande énergie, d’une force tranquille, d’une persévérante volonté au service d’une vive intelligence, tu avais toutes les qualités pour être là où tu es aujourd’hui : Président du Faso. Merci Roch ! »
Avant d’achever par cette sagesse africaine : « La route n’enseigne pas au voyageur ce qui l’attend à l’étape suivante… L’avenir n’appartient à personne, il appartient à DIEU. »