Le ton monte à nouveau entre Bamako et Niamey. La pomme de discorde entre les deux pays voisins réside dans l’envoi, à Bamako, des mercenaires russes de Wagner, et les commentaires « inamicaux » qu’en fait Niamey.
Quand Bamako et Niamey se brouillent autour de l’affaire Wagner
Les relations diplomatiques entre le Mali et le Niger prennent l’eau de partout, ces derniers mois. Et pour cause, une différence de visions entre les dirigeants nigériens et les autorités de transition du Mali. Mohamed Bazoum avait ouvert les hostilités en juillet dernier en déclarant, lors de sa visite en France : « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? » Puis, il ajoute : « C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali… Ce n’est pas des choses acceptables. »
Cette sortie du président nigérien n’avait pas été du goût de la junte militaire malienne qui avait aussitôt répliqué en indiquant qu’une « telle déclaration va, malheureusement à l’encontre » des « relations solides d’amitié et de fraternités » entre les deux pays. Alors que les nuages n’étaient pas encore dissipés, qu’Hassoumi Massaoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger, vient à nouveau porter le coup de grâce. Le chef de la diplomatie nigérienne s’est en effet prononcé sur les informations relatives à l’arrivée de mercenaires russes de Wagner et l’agenda électoral au Mali.
Il n’en fallait pas plus pour offusquer à nouveau Bamako, qui a aussitôt pondu un communiqué dans lequel l’indignation est à son comble. « Le Gouvernement de la République du Mali condamne fermement et rejette ces propos inacceptables, inamicaux et condescendants de la part d’un responsable dont le pays a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali et qui dispose de canaux bilatéraux pour aborder l’ensemble de questions d’intérêts communs dans un esprit constructif », a déclaré le gouvernement de transition.