Élisabeth Moreno évoque les difficultés rencontrées par les sportifs gays et lesbiennes mais aussi et surtout les engagements du gouvernement pour un «sport inclusif».
Élisabeth Moreno: “Il plus difficle de s’epanouir dans le sport et d’y reussir lorsqu’on est lesbienne, gay…”
LGBTphobies – Élisabeth Moreno, la Ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, était dimanche au Forum de rentrée de la Fédération Sportive Gay et Lesbienne (FSGL) en France. À l’occasion du forum des associations sportives LGBT+ affiliées sur l’ensemble du territoire, Élisabeth Moreno a rencontré et échangé avec les sportifs ayant participé au documentaire de Canal+ sur le coming out « Faut qu’on parle ».
La ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes s’est confiée à Cnew lors d’une interview sur les difficultés rencontrées par les sportifs mais aussi et surtout les engagements du gouvernement pour un «sport inclusif».
S’il porte en lui des valeurs universelles d’égalité, pour madame Moreno, le sport demeure malheureusement un univers où les LGBTphobies sont légion sur les terrains comme en dehors, dans le sport amateur comme professionnel. Trop souvent, les discriminations liées à l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie ou encore la transphobie y sont banalisées. L’insulte «PD» reste par exemple très répandue dans les enceintes sportives.
“Les Jeux de Tokyo ont été les Jeux Olympiques et Paralympiques les plus inclusifs”
“Il reste difficile encore aujourd’hui de vivre sa pratique sereinement, que l’on soit athlète, simple pratiquant ou supporter. Moqueries, insultes, menaces ou rejets demeurent, trop souvent, le quotidien des personnes LGBT+ dans le sport. Je me réjouis que de plus en plus de sportifs se saisissent de cette question en témoignant de leur parcours, qu’ils soient encore en activité ou pas”, a-t-elle souligné. Les Jeux de Tokyo ont été les Jeux Olympiques et Paralympiques les plus inclusifs par le nombre d’athlètes gays, lesbiennes, transgenres et même non-binaires qui y ont participé,fait-elle remarquer.
“Ceux de Paris 2024 seront l’occasion de décupler les valeurs d’inclusion véhiculées par le sport. Le 26 juillet 2018, Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a signé une charte d’engagement LGBT+ avec l’association l’Autre Cercle. Selon la ministre, il est plus difficile de s’épanouir dans le sport et d’y réussir lorsque l’on est lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre.
“L’ancien footballeur Ouissem Belgacem décrit cette réalité dans son livre dont le titre, «Adieu ma honte», sonne à la fois comme une libération pour lui et un signal d’alarme pour nous tous. Son histoire n’est pas isolée. Elle est révélatrice de notre société, d’une homosexualité difficile à assumer, d’une homophobie difficile à dénoncer et d’une omerta depuis trop longtemps éludée, mise sous le tapis. La semaine dernière, je me suis rendue avec lui dans un lycée à Paris où nous avons échangé avec les jeunes de l’association AGIS. Ouissem a témoigné auprès d’eux de son histoire de manière très pédagogique. C’est aussi de cette façon que l’on fait évoluer notre société, par la transmission”, estime Élisabeth Moreno.
Les engagements du gouvernement français
“Avec Roxana Maracineanu, ministre des Sports, nous œuvrons pour que le sport soit vecteur de mixité, de citoyenneté et de respect. Sensibiliser et former constituent ainsi les deux piliers que nous avons édictés dans le Plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 que j’ai lancé le 14 octobre 2020. Ce combat pour un «sport inclusif» nécessite aussi l’engagement des associations, chevilles ouvrières indispensables, qui font un travail remarquable sur le terrain et dans les écoles.
Nous avons entre autres lancé le label FIER qui vise à évaluer les fédérations sportives sur leurs politiques et actions pour lutter contre les LGBTphobies. La Ligue nationale de rugby est par exemple une force motrice en la matière. Par ailleurs, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT finance des associations sportives pour favoriser l’inclusion”, a expliqué Élisabeth Moreno.