La junte militaire au pouvoir en Guinée a annoncé des concertations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Ces concertations démarrent ce mardi avec les différentes forces vives du pays.
Guinée : La junte interdit toute manifestation de soutien, bientôt un nouveau gouvernement
Le colonel Mamady Doumbouya, à la tête d’une mutinerie, a finalement renversé le Président Alpha Condé, le dimanche 5 septembre 2021, en Guinée. Après ce coup de force, la junte militaire a vu son acte condamné « avec la plus grande vigueur » par la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), qui a réaffirmé son « opposition sans réserve à tout changement politique par des moyens non constitutionnels ».
Les putschistes ont toutefois été autorisés à former un nouveau gouvernement. C’est du moins ce qui ressort de l’annonce faite par les militaires, le week-end, sur les antennes de la RTG (Radiodiffusion télévision de la Guinée) d’une « concertation » en vue de fixer les lignes d’une transition politique, dont le premier acte est la formation d’un nouveau gouvernement.
Aussi, à en croire le communiqué de la junte militaire, ces consultations débuteront-elles, mardi 14 septembre 2021, avec les chefs des partis politiques, puis ceux des confessions religieuses. Ces concertations se poursuivront mercredi avec les organisations de la société civile, puis les représentations diplomatiques ; puis le jeudi avec les patrons des compagnies minières implantées en Guinée et les organisations patronales, avant de s’achever, vendredi, avec les banques et les organisations syndicales.
Loin de vivre en ostracisme, en dépit de l’exclusion de la Guinée de la CEDEAO et de l’Union africaine, le Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD, junte militaire) ont tenu à rassurer les partenaires du pays de la poursuite des activités et du respect des engagements que Conakry entretient dans ses relations internationales.
Avec la formation à venir de ce nouveau gouvernement, la junte donne ainsi des signes annonciateurs d’un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel », selon l’injonction de la CEDEAO. Les militaires interdissent toutefois « toute manifestation de joie de quelque nature que ce soit », ainsi qu’il avait été donné de constater dès les premières heures de leur prise de pouvoir.