Laurent Gbagbo peut bien se réjouir de n’avoir pas été pris dans la chaudière guinéenne liée au coup d’État perpétré sur Alpha Condé. Le président ivoirien était annoncé à Conakry pour une visite à son camarade socialiste.
Laurent Gbagbo était pourtant annoncé pour une visite à Alpha Condé
Le Colonel Mamady Doumbouya, commandant des Forces spéciales, est finalement venu à bout du président Alpha Condé, à la suite d’une mutinerie, qui a éclaté très tôt, le dimanche 5 septembre, aux abords du palais présidentiel Sékoutouréyah.
Aussitôt le coup de force réussi, les images publiées sur les réseaux sociaux donnaient d’apercevoir le président déchu assis dans un canapé, avec quelques boutons de sa chemise multicolore en moins. Des militaires putschistes posaient alors fièrement avec le désormais ancien chef d’État guinéen, qui entamait un troisième mandat fort contesté par une bonne frange de la classe politique guinéenne.
Et pourtant, quelques jours avant ce coup de force, Laurent Gbagbo était annoncé pour une visite à Alpha Condé à Conakry. Geneviève Goëtzinger, une proche de Pascal Affi N’guessan, révélait en effet dans un tweet : « Laurent Gbagbo bientôt en visite privée chez Alpha Condé. » Et l’ancienne Directrice de RFI de se laisser aller à la satire : « Comme lui, le président de Guinée a autrefois cultivé une image d’opposant soucieux d’affermir la démocratie. Comme lui, ça, c’était autrefois. Qui se ressemble … »
La date de cette visite de l’ancien chef d’État ivoirien n’a certes pas été précisée, mais ce coup de force perpétré en Guinée vient à n’en point douter faire planer un véritable doute sur l’effectivité de ce déplacement de l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen à Conakry.
Il faut noter que dès son retour en Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021, Laurent Gbagbo avait entrepris d’effectuer une tournée de remerciement à ceux qui lui avait apporté un soutien durant ses démêlés judiciaires avec la Cour pénale internationale (CPI). Mais avec la chute de son compagnon socialiste Alpha Condé, il va de soi que l’étape de Conakry sera logiquement mise en veilleuse. Que serait-il advenu de l’ancien président ivoirien si ce coup d’État perpétré contre Alpha Condé intervenait alors qu’il se trouvait en Guinée ? Telle est l’interrogation qui taraude les esprits de certains observateurs.